Kenya : la Banque centrale renforce le contrôle de l'éthique et de la gouvernance bancaire

L’annonce a été faite vendredi. La banque centrale kenyane soumet les dirigeants et les hauts cadres des banques à une nouvelle procédure de contrôle de gouvernance. Objectif : replacer l’éthique au centre de la gestion bancaire.
Ristel Tchounand

Panique générale dans les banques du Kenya. La Banque centrale (CBK) lancera très bientôt une nouvelle procédure de contrôle de gouvernance à laquelle seront soumis tous les dirigeants et cadre supérieurs des différentes banques du pays, a annoncé l'institution lors de la grande réunion des élèves du Centre pour la gouvernance d'entreprise (CCG) qui s'est tenue vendredi 17 février.

Après de récents scandales bancaires, l'objectif de la CBK se veut on ne peut plus clair : replacer l'éthique au centre de la gestion bancaire. En effet, le secteur bancaire kényan a été éclaboussé l'année dernière avec la mise sous administration judiciaire de trois banques commerciales (Dubai Bank Kenya Ldt, Chase Bank Kenya Limited et Imperial Bank Ldt) pour irrégularités ou malversations. Des dirigeants et hauts cadres étant directement visés, l'affaire crée alors une crise de confiance entre usagers et établissements financiers, exposant ces derniers à des risques financiers élevés.

Certes les plans de sauvetage mis en œuvre ont permis une rapide remise sur pieds de la Chase Bank, mais Imperial Bank est toujours sous administration provisoire et cumule déjà 420 millions de dollars de pertes. Depuis ces scandales, les autorités financières du Kenya réfléchissent à une méthode de renforcement du contrôle de la gouvernance au sein des banques.

« La plupart des problèmes bancaires que nous avons connus étaient liés à une mauvaise gouvernance d'entreprise provoquée par la fraude interne. [...] La CBK a mis en place des mesures de gouvernance plus fortes, dont la remise aux voix des directeurs et hauts responsables lorsqu'ils sont sous le coup de mesures disciplinaires ou en cas de manquements à la loi ou de soupçons de malversations », a expliqué Mohamed Nyaoga, président de la CBK.

Concrètement le nouveau système consiste notamment en un renforcement des effectifs des superviseurs, d'experts informatique et des auditeurs qui auront la responsabilité de visser les procédures de surveillance, et ce, à tous les niveaux : intégrité des informations financières, exigence de publication d'informations, pratiques de gouvernance...

Au moment où le Kenya tente de porter au plus son haut l'image économique, il est clair que des scandales financiers sont loin d'être les bienvenus. Outre le fait d'assainir le secteur bancaire, la banque centrale entend via sa nouvelle procédure « écarter les personnes à l'éthique incertaine ou en conflit d'intérêts » pour garantir un climat sain au sein de ses institutions bancaires.

Ristel Tchounand

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