Cameroun : le ministre des finances plaide pour une réduction des dépenses publiques

Lors d’un exposé au Conseil de cabinet, le ministre des finances du Cameroun, Alamine Ousmane Mey, qui s’adressait au Premier ministre et à ses pairs du gouvernement, tirait la sonnette d’alarme quant à l’extravagance des dépenses publiques. Pour lui, un seul maître mot : rationalisation !
Le ministre des Finances du Cameroun, Alamine Ousmane Mey, réclame la rationalisation des dépenses de l'Etat pour mettre le pays à l'abri de toute crise.

Le Cameroun va-t-il réduire ses dépenses publiques ? En tout cas, c'est ce que suggère l'argentier du pays. A l'occasion du Conseil de cabinet hebdomadaire ce jeudi 26 janvier, le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, devant ses collègues membres du gouvernement a soulevé l'épineuse question de la lourdeur des dépenses publiques et a fortement recommandé leur réduction.

''Prévenir vaut mieux que guérir''

Dans son argumentaire, le ministre a pointé notamment la fréquence et les volumes des missions à l'étranger, les dépenses liées au carburant, à l'eau, l'électricité encore au téléphone, etc. Il a insisté sur l'urgence d'un traitement de ces questions, prenant à témoin la crise économique ambiante qui soumet toute la communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEMAC), à de dures réalités. Selon Alamine Ousmane Mey, le taux de résilience du Cameroun particulièrement bon actuellement doit servir à prévenir la crise surtout que le Cameroun n'est pas totalement épargné. Le ministre a expliqué que la qualité des dépenses publiques constitue l'un des prérequis indispensables à la sortie de crise, chose que, d'après lui, le sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la CEMAC a confirmée le 23 décembre dernier. L'argentier du Cameroun a donc appelé à une rationalisation des dépenses publiques. Des appels qui ne sont pas tombés dans des oreilles de sourds.

Le Conseil de cabinet, après avoir écouté le ministre et afin de montrer son intérêt pour la question, a décidé une mise en place d'une politique budgétaire appropriée « notamment par la réduction significative du train de vie de l'Etat et la rationalisation des dépenses de transfert » et a requis « le respect scrupuleux des quotas d'engagement trimestriel, le plafonnent des virements de crédits et la rationalisation des dépenses de consommation courante » pour tous les services d'Etat.

Alamine Ousmane Mey, après Paul Biya !

L'appel de pied du ministre Mey n'est pas une première. Il y a trois ans, en 2014, c'est le président de la République, Paul Biya, qui faisait état de ses vives inquiétudes quant aux excès dans les dépenses publiques.

« Il m'a été malheureusement donné de constater que la qualité de la dépense publique n'a cessé de se détériorer, avec notamment une accumulation de dépenses dont la nécessité n'est pas évidente », relatait Paul Biya lors de son discours à la nation du 31 décembre 2014. Il avait explicitement fait référence à l'augmentation illimitée des dépenses en biens et en services, l'accroissement excessif des missions notamment à l'étranger, la multiplication des comités et des projets inappropriés ou encore l'accroissement abusif des subventions. Pour y remédier, le locataire du Palais de l'Unité appelait ses collaborateurs à plus de responsabilité : « Je tiens à attirer une nouvelle fois votre attention sur la nécessité de rationaliser les dépenses et d'améliorer leur qualité dans un contexte international marqué par la rareté des ressources financières ».

Fréquemment pointées du doigt pour les déficits budgétaires récurrents et l'augmentation de la dette publique intérieure, les autorités camerounaises ont-elles peut-être trouvé le remède aux excès nocifs que sont les dépenses publiques impertinentes !

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