Logistique : en difficulté, Necotrans résiste au démembrement de ses actifs africains

Les convoitises autour des filiales africaines de Necotrans se multiplient. Placé en redressement judiciaire depuis juin dernier, le logisticien français risque de voir les joyaux de sa couronne divisés entre plus de 20 opérateurs de toutes nationalités. Verdict le 17 août prochain !
Amine Ater
Une offre de 2,3 millions d'euros aurait été déposée par des managers et ex-cadres de Necotrans ciblant notamment les actifs africains du groupe

Placé en redressement judiciaire fin juin dernier, le logisticien français Necotrans cherche un moyen de défendre ses actifs au Cameroun, en Angola, au Sénégal, au Togo ou encore au Congo Brazzaville, face aux convoitises de ses concurrents. Le groupe fondé par la famille Talbot doit faire face à 24 repreneurs potentiels ayant manifesté leur intérêt auprès des administrateurs judiciaires en charge du dossier.

Majors et challengers se bousculent

Une liste de repreneurs qui compte des poids lourds comme CMA CGM, Mitsui&Co ou encore Olam. Ce dernier avait déposé une offre ferme de 20 millions d'euros, jugée dérisoire par le management de Necotrans. Des challengers comme le marocain Tanger Med Special Autorithie et l'émirati Abraaj se sont également manifestés auprès de la banque d'affaires Rothschild, mandatés par Necotrans pour piloter une opération de cession.

Une offre de 2,3 millions d'euros aurait été déposée par des managers et ex-cadres de Necotrans ciblant notamment les actifs africains du groupe. Une proposition qui devra faire face à une concurrence acharnée qui cible la logistique pétrolière de Necotrans, les filiales minières ou encore les actifs de transports. Des segments respectivement convoités par l'homme d'affaire libanais Iskandar Safa via Privinvest Holding, le businessman corse Pascal Beveraggi et le groupe Bolloré.

Le coup de Conakry aura été fatal

Cette descente en enfer du logisticien français s'explique en partie par son éviction du port de Conakry en 2010. Necotrans a vu le président guinéen Alpha Condé résilier la concession de Necotrans, pour le terminal à conteneurs du port de Conakry, en mars 2011 soit 3 mois après son élection. Une convention a ensuite été signée en 2008, pour une durée de 25 ans, confiant cette concession au groupe Bolloré.

Ce véritable coup de Trafalgar de Bolloré a occasionné un manque à gagner considérable pour Necotrans. L'entreprise a par ailleurs, vu les 38,4 millions d'euros de dommages et intérêts que devait lui verser l'Etat guinéen s'évaporer après que la Cour commune de justice et d'arbitrage d'Abidjan ait décidé d'annuler sa sentence. En attendant, le management de Necontrans devra attendre le 17 août prochain pour connaître la décision du tribunal de commerce de Paris, sur les offres de rachats soumises.

Amine Ater

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