Catastrophe ferroviaire au Cameroun : un train de 14 wagons-citernes déraille à Edéa

Nouvelle catastrophe dans la série noire des déraillements au Cameroun. Trois des 14 wagons-citernes ont commencé à déverser leurs 100.000 litres de carburant chacun après le déraillement d’un train, ce mercredi 26 juillet entre Douala et Yaoundé. Moins de 10 mois après le drame d’Eseka qui avait fait 80 morts, ce nouveau déraillement pose des risques sanitaires et environnementaux pour la région.
Ibrahima Bayo Jr.
L'accident ferroviaire est survenu à Makondo à 25 kilomètres d'Edéa dans la Sanaga-Maritime, située dans la région du Littoral au sud-ouest du Cameroun.

Les trois wagons se sont littéralement couchés sur le bas-côté et ont déversé des litres de carburants sur les herbes broussailleuses qui entourent la voie ferrée. Ce mercredi 26 juillet au matin, un train de 14 wagons-citernes a déraillé à Makondo à 25 kilomètres d'Edéa dans la Sanaga-Maritime, située dans la région du Littoral au sud-ouest du Cameroun.

Un bilan provisoire d'un mort et des impacts environnementaux

Dans le détail, le train qui transportait du carburant de Douala, la capitale économique, à Yaoundé, la capitale politique, a vu cinq de ses 14 wagons, d'une capacité de 100 000 litres de carburant chacun, sortir des voies à quelques kilomètres de l'entrée de la locomotive à la gare d'Edéa.

A lire : Quand l'Afrique déraille : les drames ferroviaires les plus meurtriers de la décennie

Trois wagons avaient déjà commencé à déverser leur contenu au moment où les secours arrivaient sur place. En l'absence d'un bilan officiel des autorités camerounaises, difficile pour l'heure de connaître le nombre de victimes et de blessés après la catastrophe. Mais la presse locale fait état d'un agent de sécurité de 23 ans qui a succombé à ses blessures.

En dehors du bilan humain encore provisoire, le déraillement du train-citerne pose l'épineuse question de l'impact environnemental du déversement d'une telle quantité de carburant sur les écosystèmes environnants. Pour sécuriser les wagons affaissés, la préfecture de la Sanaga-Maritime a déployé un important détachement de forces de sécurité en attendant de pouvoir remettre les wagons sur les rails.

Dans le sillage du déraillement d'Edéa, la catastrophe de Nsam

Plus loin, le déraillement du train près d'Edea ravive de tragiques souvenirs chez les Camerounais. Dix-neuf ans auparavant, en février 1998, deux wagons-citernes transportant l'essence de la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP) sont entrés en collision à Nsam Eloufan au cœur de Yaoundé.

L'incendie qui se déclenche à la suite de la collision a carbonisé plus de 200 personnes qui se sont précipitées sur les lieux avec des bidons pour recueillir le carburant qui se déversait des voitures.

Plus proche, en octobre 2016, le train numéro 152 assurant le transport de 1 300 personnes entre Yaoundé et Douala avait déraillé à l'entrée de la gare d'Eséka (sud-ouest). Le bilan du déraillement a fait au moins 79 morts et des centaines de blessés.

C'est donc la deuxième épreuve de déraillement en moins d'un an pour la Camrail, filiale du logisticien français Bolloré, qui détient le monopole de l'exploitation du réseau ferroviaire au Cameroun depuis son contrat signé en 1999 avec l'Etat. Le rapport de l'enquête gouvernementale sur la catastrophe d'Eséka a été particulièrement accablant pour le groupe français qui devra faire face à ce nouveau déraillement.

Ibrahima Bayo Jr.

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Commentaire 1
à écrit le 27/07/2017 à 16:20
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"C'est donc la deuxième épreuve de déraillement en moins d'un an pour la Camrail, filiale du logisticien français Bolloré," JE crois que vous avez la réponse au problème dans cette simple phrase. Le transport l'énergie le social la santé et l'...

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