Cameroun : livré depuis deux ans, le port de Kribi continue de rouiller

Les travaux du port autonome de Kribi (PAK) ont été bouclés depuis 2015. Seulement depuis deux ans, il peine à démarrer ses activités commerciales. Qu'y a-t-il derrière ce blocage ? Eléments de réponse.

Pour l'instant, les navires qui accostent ou quittent le port ne sont pas encore réels et les opérations de simulation des arrivées et départs des bateaux doivent se maintenir jusqu'à une date ultérieure en attentant la phase opérationnelle du bassin. D'un coût global de 200 milliards de francs Fcfa, les travaux du port camerounais de Kribi sont pourtant achevés depuis deux ans. Mais contrairement à la promesse faite par Patrice Melom, le directeur général du PAK à la délégation de l'Union européenne (UE) au Cameroun le 1er décembre 2016 dans le cadre d'une visite, « le premier navire commercial n'accostera pas au port en eau profonde de Kribi au premier trimestre 2017 », a constaté l'Agence de presse africaine(APA). Les raisons de cette atermoiement sont multiples.

Ce n'est qu'une question de temps?

Du côté des responsables des travaux du complexe portuaire, on se contente de « rassurer » que ce n'est qu'une « question de temps ». Mais en réalité, c'est plus compliqué que ça en a l'air. Construite pour désengorger le port de Douala où les délais pour accueillir les navires sont parfois de plusieurs semaines, l'infrastructure n'est pas encore prête à être exploitée. Le blocage de sa mise en service est dû selon APA, à des retards observés dans la signature des contrats avec les consortiums adjudicataires des concessions pour la gestion des terminaux polyvalents et à conteneurs.

Recrutée par l'Etat Camerounais, la société néerlandaise Smit Lamnaco, adjudicataire du contrat sur le remorquage et le lamanage, a signé sa convention depuis le 2 février dernier 2015. Quant aux consortiums Necotrans-KPMO (terminal polyvalent) et Bolloré-CMA CGM-CHEC (terminal à conteneurs), tous deux recrutés depuis août 2015, ils continuent d'attendre l'onction du gouvernement pour entrer en activité sur leurs terminaux respectifs. En attendant le PAK continue de rouiller.

Les conséquences du blocage

Deux remorqueurs acquis et réceptionnés depuis l'année 2014 par l'Etat du Cameroun seront envoyés en révision technique dans les prochains jours, tellement ils stagnent depuis longtemps sur le site du port.

Situé à proximité des principaux sites d'extraction minière du Cameroun, le port en eau profonde de Kribi, financé par la banque chinoise Eximbank China, est doté de 650 m de quais, dont 350 m pour le terminal à conteneurs et 265,5 m pour le terminal polyvalent. Les travaux de construction ont commencé le 27 décembre 2010. Le PAK dispose de deux terminaux d'une capacité d'accueil respective de 300 000 et de 1,2 million de tonnes par an.

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Commentaire 1
à écrit le 03/04/2017 à 1:05
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De plus n'y a t-il pas le risque d'ensablement des postes à quai?

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