Sécurité maritime : les ports, maillon faible  ?

En Afrique plus qu'ailleurs, l'infrastructure portuaire est un maillon névralgique dans la sécurisation de la chaîne de valeur. Or, la continuité d'activité est loin d'être garantie dans nombre de ports commerciaux du continent. La certification est un pas salutaire pour enclencher la dynamique. Un gisement profond pour les cabinets spécialisés.

Sécuriser le commerce maritime international suppose d'intervenir sur l'ensemble de sa chaîne logistique. Au fil de cette chaîne, les ports de commerce représentent un maillon essentiel, connectant les économies des pays au flux des échanges mondialisés. Dans ce sens, les installations portuaires, qui concentrent à la fois les opérations de transit, d'expédition et de stockage, constituent ainsi des points névralgiques. En effet, la concentration de fonctions multiples en un seul point augmente de fait les risques, et surtout, rehausse leurs impacts potentiels lors de survenances.

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Pire encore, plus de 270 des attaques marines signalées à l'Organisation Maritime Internationale au cours des dix dernières années ont eu lieu à l'intérieur même des ports, rajoutant la problématique de la fréquence élevée à celle de la gravité de l'impact potentiel. A l'évidence, le blocage d'un port de commerce est non seulement susceptible de paralyser l'économie de son pays, mais également d'impacter lourdement les activités et les marchés mondialisés, notamment lorsqu'il est question de denrées à faible dispersion géographique.

Normer pour sécuriser

Du coup, les Plans de continuité d'activité, apparaissent comme indispensables pour ces infrastructures stratégiques, et encore plus là où elles se comptent sur le bout des doigts, comme en Afrique. Or, les ports africains restent largement à la traîne en ce qui concerne la mise en application des normes de sécurité et de sûreté portuaires. En effet, à part quelques rares exceptions fragmentées, les ports africains souffrent encore d'un manque flagrant de procédures, de planification et d'anticipation.

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Alors que les ports européens mettent en avant leurs triple certification (management de la qualité, sécurité et environnement), cette démarche « d'autocritique » reste anecdotique sur le continent. L'on peut notamment citer le port de Douala, certifié ISO 9001 pour la manutention du bois, les ports d'Abidjan et de Tanger Med certifiés ISO 14001 (management environnemental) ou encore le Port de Casablanca dont la Capitainerie a achevé son processus de management de la qualité ISO 9001.

Lacune et opportunité

Il apparaît ainsi que sur cet aspect comme sur tant d'autres, l'Afrique reste une terre d'opportunités pour les cabinets certificateurs, sous réserve que la législation portuaire suive la dynamique de sécurisation amorcée sur d'autres maillons de la chaîne de valeur du commerce maritime. Effectivement, malgré l'intérêt stratégique certain que revêt la sécurisation poussée de toutes les activités portuaires, le levier réglementaire se révèle incontournable.

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Ceci dit, la continuité de l'activité portuaire est vitale pour l'Afrique plus que pour toute autre partie du monde : le nombre ports est faible comparé à la population et à l'étendue géographique ; les économies sont malheureusement dépendantes de l'exportation de ressources naturelles et le contient compte le plus grand nombre de pays sans littoral dépendant de l'accès aux ports les plus proches.

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