Smart Tourism Africa : technologie et touristes chinois à la rescousse de l'Afrique

Le Smart Toursim Africa, un événement en marge de la COP22 organisé par la Société Marocaine d'Ingénierie Touristique, en partenariat avec La Tribune, se tient les 10 et 11 novembre à Marrakech. Ce rendez-vous représente une occasion unique pour détecter les opportunités, aussi rentables que durables, dont dispose l'Afrique où le secteur rampe toujours. Les mentalités et les comportements se métamorphosent, le tourisme aussi.
Mehdi Lahdidi

« Nous sommes les derniers des continents en terme de recettes touristiques. En 2015, l'ensemble du continent a reculé de 12 % ». C'est en ces mots forts que Moulay Hafid Elalamy, ministre marocain -sortant- de l'industrie a lancé un appel aux invités de Smart Toursim Africa, un événement en marge de la COP22 organisé par la Société Marocaine d'Ingénierie Touristique (SMIT) en partenariat avec La Tribune qui se tient les 10 et 11 novembre à Marrakech.

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Pourtant, dans le monde, le tourisme est business juteux. Il dégage à lui seul environ 10 % du PIB mondial, crée un emploi sur onze et génère 4 milliards de dollars par jour. C'est également un secteur qui a su faire face à la crise financière. Durant les années post-2008, il a maintenu sa croissance annuelle moyenne qui se chiffre à 4,6 %.

Moulay Hafid Elalamy Smart Tourism Africa

Cela dit, l'Afrique reste le continent qui profite le moins de ce dynamisme, et navigue encore complètement hors de radars. 51 % de arrivées touristiques mondiales sont en Europe. Les pays émergent à eux seuls s'accaparent une portion de 45 % de ce business mondial.

Des handicapes lourds...

Pour le ministre marocain, nombreux sont les défis auxquels doit faire face l'Afrique. « Il faut lever les problèmes sanitaires, une notation du WEF a attribué au continent une note de 3.3/7, à peu près le dernier de la classe. Pour le volet sécuritaire, l'Afrique a eu 4,9/7 », détaille Elalamy.

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La liste des handicaps dont souffre le tourisme africain ne s'arrête pas là. L'infrastructure de transports aérien et terrestres est également à déplorer. Or, pour qu'un projet touristique marche, il faut bien qu'il soit accessible. S'ajoutent à cela des paramètres plus généraux comme l'efficacité administrative et le développement des ressources humaines.

Les chinois arrivent !

Ce n'est pas pour autant qu'il faut désespérer. Les tendances changent. Si les gouvernements africains s'activent, il est possible de se faire une place dans la cour des grands. « Le fait que le pouvoir d'achat des chinois augmente de façon drastique pourrait gonfler la part de l'Afrique dans les recettes touristiques mondiales », explique Moulay Hafid Elalamy.

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D'ailleurs, même des pays où l'industrie touristique est bien rodée essaient de se positionner sur ce marché hautement porteur qui se caractérise par une clientèle particulièrement dépensière. La France s'est fixée un objectif d'accueillir cinq millions de touristes chinois en 2020. La Russie quant à elle, commercialise son histoire communiste pour les attirer davantage. Elle s'attend à en recevoir 1,1 millions en 2016.

La technologie, transforme la philosophie du voyage

Seulement, ce n'est pas la seule tendance qui pourrait soutenir le tourisme africain. En fait, la philosophie même du voyage connait un shift au niveau mondiale. Selon Sofia Gkiousou, Public Policy Manager à Airbnb, les jeunes nés dans les années 90 sont plus enclins à dépenser pour participer à un événement ou vivre une expérience nouvelle, que pour posséder un objet. Mais ce ne sont pas juste les mentalités qui changent mais les outils aussi.

Smart Tourism Africa 2

Airbnb, la plateforme communautaire mondiale de location et de réservation de logements de particuliers, commercialise sans vraiment posséder, 2 millions de logements touristiques dans 191 pays. Depuis son lancement, elle a permis d'accueillir 100 millions d'invités. La « sauce » technologique prend également en Afrique. En 2015, elle a permis l'hébergement de 130.000 invités en Afrique du sud, 120.000 au Maroc et 8.000 au Kenya.

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Bien que dans les quatre coins du monde, les opérateurs classiques du tourisme crient à l'arnaque, il n'en demeure pas moins que l'application, et ses semblables aident la promotion de tourisme. Elle élimine les intermédiaires qui font gonfler la facture du voyageur, et donc, leur facilite le voyage financièrement. Elle aide aussi à l'augmentation de la capacité litière d'un pays, en étant une solution alternative, dans le cas de l'organisation d'un événement majeur. Une raison de plus pour l'Afrique d'améliorer sa connectivité et saisir les chances qu'Internet procure...

Mehdi Lahdidi

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