Bénin : Talon met fin aux marchés de gré à gré dans l'administration publique !

Pour limiter les actes de corruption dans les marchés publics, le président béninois a décidé d'interdire les marchés de gré à gré dans l'administration publique.

Les différents départements et administrations publiques béninois doivent désormais revoir leur mode d'octroi des marchés. En effet, l'agence Xinhua affirme que le président béninois, Patrice Talon, vient d'interdire formellement les passations de marché gré à gré dans les départements ministériels et organismes rattachés. De source officielle à Cotonou, l'agence de presse cite une correspondance du chef d'État béninois à son ministre de l'Économie et des Finances dans laquelle Patrice Talon exhorte son ministre de ne plus octroyer de marché sans passer par le conseil des ministres.

Pas de marchés publics sans visa du conseil

« Il m'est revenu de manière insistante, que des marchés sont conclus par mode de gré à gré au sein de certains ministères ainsi que d'organismes qui leur sont rattachés, et soumis à l'approbation de vos services » écrits Patrice Talon. « Je vous demande instamment de vouloir bien prendre des mesures urgentes à l'effet de ne plus donner suite à ce genre de marché sans l'autorisation du conseil des ministres », précise la même source. De source proche du ministère béninois de l'Économie et des Finances, cette décision du chef de l'État vise à limiter les actes de corruption dans les départements ministériels et dans l'administration publique béninoise.

Cette mesure prise par Patrice Talon n'est pas une action isolée, mais fait partie d'un plan plus vaste combinant lutte contre la corruption et réforme de la gestion des finances publiques. S'étalant sur la période 2017- 2020, « la finalité de ce plan est de doter le Bénin d'un système de gestion des finances publiques transparent, performant, conforme aux standards internationaux, respectueux de la répartition constitutionnelle des prérogatives entre les institutions, et mettant résolument les finances publiques au service du développement du pays et du bien-être des citoyens », indiquait un communiqué du gouvernement béninois en mai dernier.

Corruption, un mal à éradiquer

Au Bénin, la lutte contre la corruption a été depuis février 1990 au centre des priorités des chefs d'État qui se sont succédé au pouvoir. Elle est apparue alors comme la principale exigence de la bonne gouvernance en raison de ses désastres sur l'économie et le développement du Bénin. De nombreuses études commanditées aussi bien par les bailleurs de fonds que par les autorités gouvernementales ont révélé que la corruption fait perdre chaque année au trésor public béninois des milliards de FCFA. C'est ainsi que le pays s'est doté d'un organisme appelé Front des Organisations nationales (FONAC), avec pour mission de lutter contre la corruption sous toutes ses formes, les détournements des deniers publics, l'enrichissement illicite, le trafic d'influence, le faux et usage de faux, et toutes les pratiques contraires à la bonne gouvernance et aux principes moraux.

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