Mines : la RCA confectionne une liste de prix pour laver « ses diamants de sang »

S’il y a un pays qui profite peu de ses richesses minières c’est bien la Centrafrique. Il pleut des diamants dans le pays de Faustin-Archange Touadéra, mais la RCA, minée par une crise politique sérieuse, peine à réguler le commerce de ses pierres précieuses. Aujourd’hui, le pays qui vient de mettre en place une nouvelle mercuriale veut transformer «ses diamants de sang» en de véritables richesses profitables aux centrafricains.

En Centrafrique, les diamants extraordinaires ne font pas la valeur du pays. Frontières poreuses, corruption, le tout couronné par un risque imminent d'un génocide dans un pays ravagé par une crise politique qui dure depuis 2013... Les goulots qui étranglent l'exportation des raretés géologiques centrafricaines sont légion. Mais la donne pourrait bien changer.

C'est en tout cas la volonté affrichée par le gouvernement centrafricain qui vient de mettre en place un mécanisme de contrôle, plus accru, de manière à valoriser ses diamants qui remportent tous les suffrages sur le marché mondial des pierres précieuses sans que la Centrafrique n'en tire profit.

Ce mécanisme appelé mercurial, permettra à l'Etat centrafricain d'avoir des ressources financières importantes pour faire face à ses obligations. Le pays disposait déjà d'une liste des prix, mais la réglementation n'est plus adoptée au marché mondial actuel, caractérisé par l'augmentation du prix du diamant et or, selon les experts, note l'Agence APA.

Laver les diamants de sang

La nouvelle liste mise en place par le bureau d'évaluation et de contrôle de diamants et or (BECDOR), organisme chargé de l'exportation des minéraux en Centrafrique, via des fonds de 'USAID, une organisation américaine de développement qui a réuni ce samedi 7 octobre à Bangui, les experts et autres intervenants du secteur minier en RCA, selon toujours la même source, permettra au pays de Faustin-Archange Touadéra de se mettre au diapason.

Concrètement, la nouvelle réglementation va aider le pays à obstruer le circuit de la fraude qui bat son plein dans le secteur minier puisque le prix pratiqué sur les ressources minérales empruntant la voie normale ne répond pas à la réalité dans le monde et les producteurs véreux se multiplient», a encore indiqué l'agence de presse. Alors qu'un secteur minier réorganisé est le meilleur moyen pour la Centrafrique d'attirer plus d'investisseurs, d'éviter les exportations frauduleuses et de valoriser ses richesses minières, gage de stabilité économique et de prospérité. Un idéal qui changerait à jamais la face sombre de l'économie centrafricaine durement pénalisée par les guerres et autres crises politiques.

Si le calme semble revenu aujourd'hui dans de nombreuses localités du pays, notamment la ville de Bocaranga, au nord-ouest de la Centrafrique, libérée samedi dernier grâce à une opération coup de point de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA), «les diamants du sang» continuent d'alimenter le conflit livré par les groupes armés au gouvernement centrafricain. Parmi ces groupes, les anti-balaka du général autoproclamé Passy Goulou et le groupe 3R et ses alliés. Ils opèrent encore dans de nombreuses zones qui échappent au contrôle de Bangui.

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