Afrique du sud : Pretoria décidée à réformer son mix énergétique

L’Afrique du Sud cherche à diversifier ses sources d’énergie en optant pour le renouvelable. Dépendant à 90% du charbon, le pays vient de connaître des coupures en approvisionnement qui ont impacté le tissu industriel du pays. Promu par le président, Jacob Zuma, cette politique a été dotée de 14,5 milliards de dollars et repose sur le recours à des entreprises indépendantes pour accompagner l’adaptation du producteur d’électricité du pays.
Amine Ater
Acculée par les pénuries en électricité, l'Afrique du Sud joue la carte du renouvelable pour assurer l'approvisionnement du pays et notamment des bassins industriels

Le président Sud-Africain, Jacob Zuma, vient de réitérer la volonté de son administration à augmenter la part en énergie renouvelable dans le mix énergétique du pays. Pour y arriver, Zuma préconise que le producteur national en électricité procède à l'achat d'énergie alternative produites par des entreprises privées. Une décision qui intervient alors même que le ministre qui supervise la société d'État a indiqué que les détails des accords déjà conclus sont toujours en négociation.

Cette nouvelle orientation en matière d'énergie a été annoncée lors du dernier discours à la nation, du président Zuma. Eskom Holding SOC Ltd qui génère à elle-seule 90% de l'électricité du pays devra identifier puis conclure l'achats d'électricité issue d'énergies renouvelable. L'opérateur produit 90% de son énergie grâce au charbon et devrait recourir à des « indépendants » pour rééquilibrer le mix énergétique du pays.

Le recours à d'autres entreprise s'explique par le savoir-faire qu'elles ont accumulé en la matière. Ce partenariat devrait comporter un volet transfert de technologie vers la société concessionnaire qui cherche à développer ses capacités opérationnelles suite aux pénuries en matière première qui ont entraîné des coupes d'approvisionnement et qui ont impacté les capacités industrielles du pays. Il n'empêche que des voies au sein d'Eskom affirment que plus d'énergies renouvelables n'est pas à même de résoudre le problème, arguant la cherté du produit et son manque de disponibilité, notamment lors des pics de consommation.

Baisse d'énergie et de profits pour Eskom

Pretoria reste confiante de son côté et mobilise 194 milliards de rand (14,5 milliards de dollars) pour la mise en place de nouvelles infrastructures, dont 44 projets sont déjà opérationnels reliant 2.200 MW supplémentaires au réseau sud-africain. Eskom s'apprêterait également à conclure 37 accords de prélèvements d'une valeur totale de 58 milliards de rand pour une capacité supplémentaire de 2.354 MW.  Des investissements qui coïncident avec une baisse des résultats d'Eskom, dont le bénéfice à enregistrer une baisse de 10%, s'établissant à 9,4 milliards de rand fin 2016.

Une méforme financière aggravée par les coûts de fonctionnement qui ont explosés en 2016, atteignant 87%, soit 6,5 milliards de rands, alors que le courant généré par les usines Eskom a atteint son plus bas niveau depuis 2006. Une situation qui n'a pas empêché l'entreprise publique de décliner un deal portant sur l'achat de 250 MW issus de 2 projets éoliens produit dans les champs de l'Irlandais Mainstream Renewable Power Ltd ou encore d'éconduire le Saoudien Acwa Power sur un contrat de fourniture de 100 MW d'énergie solaire.

Suite à la nouvelle orientation promue par la plus haute autorité de l'Etat, le conseil d'administration d'Eskom vient de permettre l'approbation des accords en suspens après avoir reçu l'assurance du soutien au gouvernement quant aux coûts supplémentaires. L'entreprise a par ailleurs introduit une demande d'augmentation des tarifs d'énergie au régulateur du secteur.

Amine Ater

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