Angola : Isabel dos Santos défend sa nomination à la tête de Sonangol

Sa nomination à la tête du conseil d’administration de la compagnie pétrolière nationale, Sonangol, en juin dernier a suscité une vive polémique en Angola, où des voix crient encore au népotisme. Alors que la justice angolaise a récemment décidé de se pencher sur le dossier après saisine de l’opposition, la fille du président sort de son silence.
Ristel Tchounand
Isabel dos Santos, fille du président angolais, José Edouardo dos Santos, a été nommée à la tête de Sonangol, la compagnie pétrolière nationale

« J'ai été cadre supérieure dans plusieurs sociétés en Angola, mon CV parle de lui-même ». C'est en ces mots qu'Isabel dos Santos a déployé son argumentaire hier soir, mercredi 9 novembre, lors d'une conférence de presse à Luanda. La riche femme d'affaires et fille du président angolais, José Eduardo dos Santos, croule sous le feu des critiques depuis sa nomination en juin dernier par son père au poste de présidente du conseil d'administration de la Sonangol, la compagnie pétrolière nationale.

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Cette sortie médiatique intervient après la décision récente de la Cours suprême angolaise d'examiner un recours contre le nomination d'Isabel dos Santos. Ce dernier émanait d'un groupe de douze juristes qui dénoncent le « népotisme et la violation du droit en matière de probité ». « La loi dit que les agents publics ne doivent pas nommer ou permettre la nomination de membres de leur famille », arguait David Mendès, porte-parole du collectif.

Le soutien de ses collaborateurs

Faisant allusion au dossier en cours auprès de la justice, « la princesse » -comme la surnomme les Angolais- s'est montrée plutôt lucide : « Je crois en la justice et je suis prête à répondre à toute convocation pour donner des précisions ». Et d'ajouter : « Tous les Angolais ont le devoir de rendre des comptes s'ils agissent en dehors de la loi ».

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Dans un communiqué publié ce jeudi, comme pour mettre les points sur les « i », la Sonangol défend la bonne gouvernance de sa présidente. Invoquant « un profond processus de transformation » lancé dès la prise de fonction de la fille du président pour faire face aux défis du secteur pétrolier en Angola et dans le monde, elle affirme : « nos cinq premiers mois à la tête du conseil d'administration ont permis d'importantes réalisations autour de quatre piliers fondamentaux : rigueur, rentabilité, transparence et excellence ».

« Déterminée à mener ma mission avec succès »

Pour sa part, Isabel dos Santos s'estime victime d'une « manœuvre politique de l'opposition ». Mais la fille du président José Eduardo dos Santos se veut rassurante quant au sérieux qu'elle voue à sa responsabilité : « Je vous assure que ma détermination à mener avec succès ma mission n'est pas du tout entamée ».

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De toute sa carrière d'investisseuse, ce n'est pas la première fois que la femme d'affaires de 43 ans est visée par des accusations de népotisme. Entre autres révélations faites ces dernières années, le journal italien La Stampa dénonçait en 2007 l'empire créé par Isabel dos Santos comme fondé sur « la corruption et le favoritisme ». Mais celle qui est considéré par Forbes comme la femme la plus riche d'Afrique avec une fortune estimée à 3 milliards dollars, la « princesse », diplômé en génie électrique et en gestion d'entreprise a toujours fait valoir sa maîtrise du monde des affaires.

Ristel Tchounand

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