Ouverture de la Cop 22, la conférence des ambitions africaines

C'est la 4è conférence sur le climat qui se tient en Afrique. La Cop 22 s'ouvre officiellement ce lundi 07 novembre. Ensuite, pendant deux semaine, l'avenir de la préservation de la planète sera au centre des discussions et négociations. Mais au-delà des photos de famille, cette Cop devrait être celle de l'Afrique.
Ibrahima Bayo Jr.

Marrakech, ville touristique ocre nichée au centre du Maroc est, depuis ce 7 novembre et jusqu'au 18 novembre, la capitale mondiale de l'écologie et de la protection de l'environnement. La ville marocaine accueille à partir de ce lundi, la 22è conférence des Nations unies sur le climat (Cop22).

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Marrakech

Des chiffres effarants

La Cop 22, c'est d'abord des chiffres qui donnent le tournis. Le site de l'événement en lui-même s'étale sur une superficie de 223.647 mètres carrés dont plus de 80.000 couverts. Un espace où, entre climatologues, experts, militants de la société civile ou simples préoccupés du sort de la planète, les 20.000 participants attendus viendront assister ou participer aux négociations entre la trentaine de chefs d'Etat attendus et les délégations des 196 pays.

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Sur la partie couverte, trente-cinq tentes ont été aménagés en deux zones. La première, la « Zone bleue », placée sous l'autorité directe de l'ONU, abrite 2 salles réservées aux plénières, 30 salles de conférences et réunions pour les négociateurs et 10 salles de réunions réservées aux observateurs. La « Zone bleue » devrait permettre d'accueillir les 32 chefs d'Etat et de gouvernement attendus dont 22 chefs d'Etat africains. La seconde zone, la « Zone Verte », répartis en deux sous-espaces, « Société civile » et « Innovations », est ouverte au grand public sur accréditation électronique, aux associations, aux ONG, fondations et autres acteurs non-étatiques.

La Cop des enjeux africains

La Cop 22, c'est aussi des enjeux. Avec l'accord contraignant, scellé à Paris en décembre 2015 lors de la Cop 21 et entré en vigueur le 4 novembre 2016 après ratification de 55 pays sur 196 (55% des émissions de gaz à effet de serre), les Etats ont défini des objectifs symboliques : maintenir le réchauffement climatique en dessous de la barre des 2 degrés et cibler une hausse des températures à 1,5 degrés. Tout l'enjeu de la Cop 22 sera de traduire en action ce qui a été décidé au Bourget lors de la Cop 21 mais aussi de se mettre d'accord sur des règles communes pour la limitation du réchauffement climatique. Il s'agira aussi de convaincre les Etats de rehausser leurs ambitions de baisser leurs émissions de gaz à effet de serre par l'adoption de technologies propres.

Et l'Afrique dans tout ça ? Les 22 chefs d'Etat africains qui participeront le 15 novembre à la plénière réservée aux Etats parties, ne se font pas d'illusions. Ils viendront rappeler la promesse faite en 2009 par les pays industrialisés de mettre sur la table une enveloppe de 100 milliards de dollars par an destinée aux pays en développement pour financer leur passage à des énergies plus propres, mais aussi leur adaptation pour une réduction de leur émission de gaz à effet de serre.Cop22

Le temps presse cependant avec la fonte des glaces, la hausse des températures et la perturbation des saisons. Dans un continent de 1,2 milliard d'habitants, l'enjeu est de taille. Face aux conséquences du réchauffement qui ont pour noms la désertification, l'érosion côtière, les risques accrus de maladies, des menaces planent sur l'agriculture, le développement et l'industrialisation d'un continent dont la croissance démographique est galopante. Aussi l'Afrique abordera la question du transfert de technologies pour ne pas avoir à choisir entre polluer et assurer la pérennité de ses habitants ou ne pas polluer et rester pauvre.

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Après avoir accueilli la Cop 7 en 2001, le Maroc reçoit pour la seconde fois, une conférence des Nations unies sur le climat soit la quatrième Cop africaine après Nairobi (Kenya) en 2006 et Durban (Afrique du Sud) en 2011. Cette Cop 22, le Maroc veut en faire la Cop africaine et placer l'Afrique au cœur des enjeux. Une chance pour le continent de faire (enfin !) entendre sa voix !

Ibrahima Bayo Jr.

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