Zimbabwe : face aux réformes pénalisantes, le groupe Moti prêt à se séparer des parts de ses entreprises minières

Rien ne va plus pour la compagnie minière Moti au Zimbabwe. Le groupe envisage de céder des actions dans ses opérations minières de chrome, si l’Etat zimbabwéen persiste dans sa volonté d’obliger les entreprises à inscrire la majorité de leurs actions sur la bourse locale, au risque de perdre leurs droits miniers.
African Chrome Fields, filiale du groupe sud-africain Moti, extrait actuellement environ 30 000 tonnes de minerai de chrome par mois, avant de les transférer à sa fonderie en Afrique du Sud. Le groupe prévoit d'augmenter ce volume à 65 000 tonnes d'ici le mois d'octobre 2018.
African Chrome Fields, filiale du groupe sud-africain Moti, extrait actuellement environ 30 000 tonnes de minerai de chrome par mois, avant de les transférer à sa fonderie en Afrique du Sud. Le groupe prévoit d'augmenter ce volume à 65 000 tonnes d'ici le mois d'octobre 2018. (Crédits : Moti Group)

L'Etat zimbabwéen veut renforcer son contrôle sur les entreprises minières du pays en les contraignant à s'inscrire à la bourse du pays. La décision est décriée par la compagnie minière Moti qui annonce la possibilité de céder des actions, suite à l'application de la réforme.

Le projet de loi actuellement débattu dans le pays entre dans le cadre des réformes de l'administration du président Emmerson Mngangagwa visant à redresser l'économie du Zimbabwe qui a perdu plus 50% de sa valeur sous l'ère Mugabe. La proposition a rencontré une forte résistance de la part des entreprises en place, dont Moti, le premier producteur de platine du pays. Impala Platinum Holdings, du groupe Moti et propriétaire de Zimplats, estime que les propositions vont étrangler l'investissement et la croissance de l'industrie.

Le groupe Moti serait toutefois prêt à des concessions pour soutenir la stratégie de redressement du gouvernement. Le management du groupe se dit ouvert à des discussions pour l'inscription du titre dans son opération au Zimbabwe, à condition que la proposition soit «raisonnable d'un point de vue commercial et justifié».

L'information a été fournie par le groupe d'investissement basé à Johannesburg dans une réponse par courriel aux questions. African Chrome Fields, sa branche concernée par une possible cession, serait une «part attractive pour les gestionnaires de fonds et les investisseurs de détail en raison de ses grands rendements», a précise le management du groupe. Moti s'est voulu par ailleurs optimiste en précisant dans sa déclaration que «vu le contexte dans le pays, il est peu probable que le gouvernement prescrive une telle question, d'autant plus qu'il s'est engagé à se concentrer sur l'investissement au lieu de la réglementation».

250 millions de dollars d'investissements supplémentaires

L'entreprise compte même renforcer, voire doubler ses investissements dans ce pays d'Afrique australe, pour atteindre 500 millions de dollars, au gré de l'ouverture économique en cours, après le départ de Robert Mugabe.

Moti, dont le stock des investissements au Zimbabwe s'élève actuellement à 250 millions de dollars, prévoit d'y injecter dans les quatre prochaines années, 250 millions de dollars supplémentaires, notamment dans la transformation du chrome, le traitement du diamant, et dans les produits pharmaceutiques.

Le groupe Moti est un conglomérat sud-africain diversifié. Il évolue dans l'exploitation minière, le transport et la logistique, la gestion des risques, les finances, l'aviation, l'immobilier, les véhicules à moteur entre autres.

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