Afrique du Sud : AngloGold Ashanti compte supprimer le tiers de ses effectifs

Confronté au vieillissement de ses mines, l'opérateur sud-africain AngloGold Ashanti se prépare à une restructuration globale dont l'aspect phare est la suppression de quelque 8 500 emplois.
Mehdi Lahdidi
Manifestation dans une mine d’AngloGold Ashanti à Carletonville au nord-ouest de Johannesburg, le 25 octobre 2012, après une vague de licenciement qui a touché 12 000 salariés et des semaines de troubles dans les sites miniers de l’entreprise.

Le bout du tunnel est encore loin pour le géant minier sud-africain AngloGold Ashanti. Accusant des pertes lourdes, le spécialiste de l'extraction aurifère vient de lancer une difficile restructuration. La difficulté de l'opération se manifeste surtout par le processus de consultation avec les employés, procédure imposée par la Loi de travail pour les opérateurs obligés de supprimer des emplois. Selon le communiqué de l'entreprise, «bien que tous les efforts soient faits pour limiter l'impact sur l'emploi dans la mesure du possible, cette restructuration concernera quelque 8 500 postes parmi les 28 000 personnes qu'emploie actuellement l'entreprise, entrepreneurs compris». Autrement dit, la restructuration concernera un employé sur trois.

Plus tôt cette année, AngloGold Ashanti avait déclaré un examen de ses opérations d'extraction d'or sud-africaines à la lumière des pertes lourdes et finalement insoutenables qu'elle a subies. Pour le management de l'entreprise, la restructuration de la production et l'optimisation de coûts de l'entreprise est nécessaire pour protéger la viabilité globale de l'activité à long terme. «Il est primordial d'agir pour préserver l'avenir de l'entreprise à long terme, ainsi que la majorité de nos effectifs», a ainsi déclaré le directeur général de l'entreprise, Srinivasan Venkatakrishnan.

En plus de la sévère chute des cours des années passées, certaines des anciennes mines exploitées par le champion sud-africain ont mal vieilli. Ces mines sont confrontées à des défis systémiques, y compris l'épuisement des réserves de minerai, l'augmentation de la profondeur et la distance des infrastructures centrales, la diminution des profils de production et l'augmentation des coûts qui ont continué à dépasser l'inflation.

Les syndicats «extrêmement en colère»

Bien entendu, les syndicats n'ont pas manqué de réagir. Le Syndicat national des mineurs (NUM), le plus important syndicat de l'industrie minière, s'est déclaré «extrêmement en colère et choqué que AngloGold Ashanti soit susceptible de retrancher un si grand nombre de travailleurs au moment où le pays souffre d'un taux de chômage élevé» avant d'arguer :

«Nous demandons donc à AngloGold Ashanti de repenser sa position. Ils doivent créer des opportunités pour la création d'emplois plutôt que maximiser les bénéfices au détriment des pauvres mineurs qui gagnent des maigres salaires».

Rappelons que l'annonce coïncide avec la décision du gouvernement de porter de 26% à 30% le seuil de propriété des Noirs dans les entreprises minières.

Mehdi Lahdidi

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