Le géant mondial de la bière, Heineken vient de finaliser son implantation en Côte d'Ivoire, en inaugurant une brasserie dans la zone industrielle d'Anyama, à 24 kilomètres d'Abidjan. Une unité industrielle née suite à la joint-venture avec le groupe français CFAO, baptisée Brassivoire. Une entité détenue à 51% par Heineken et 49% par CFAO.
L'amont agricole stratégique pour la JV
Cette nouvelle structure a été dotée d'un capital d'un peu plus de 24 milliards de F Cfa. La mise en place effective de cette joint-venture a nécessité un investissement de 100 milliards de F Cfa, soit environ 150 millions d'euros pour une capacité de production estimée à 1,6 million d'hectolitres de bières par an. D'ailleurs, Brassivoire produira une bière dédiée au marché ivoirien en plus de distribuer des marques ombrelles du groupe néerlandais. Le brassier revendique par ailleurs, une volonté d'accompagner le développement de la filière rizicole ivoirienne en incorporant du riz en complément du malt d'orge naturellement utilisé dans la fabrication de la bière.
« L'inauguration de notre nouvelle brasserie marque pour nous le démarrage d'un véritable projet agro-industriel en Côte d'Ivoire, dont l'impact se mesure déjà très concrètement en termes d'emplois et qui devrait s'étendre à d'autres secteurs, notamment la filière rizicole. Nous voulons proposer de nouveaux standards, en phase avec les nouveaux besoins des consommateurs ivoiriens », soutient Alexander Koch, directeur générale de Brassivoire.
Objectif : 60 % de matières premières africaines dans les bières Heineken
Cette intégration du riz dans le process industriel de la joint-venture s'inscrit dans le cadre d'une politique de cost-killing. En effet, s'appuyer sur les chaînes d'approvisionnement locales devrait permettre à Brassivoire de réduire ses coûts de transport et d'importation. L'objectif d'Heineken est également de participer à la structuration du réseau agro-industriel ivoirien. Un effort qui permettra au groupe néerlandais d'atteindre un taux de 60% de matières premières agricoles en provenance d'Afrique dans sa supply chain et ce, à l'horizon 2020.
Le choix de la Côte d'Ivoire pour cette implantation s'explique par les 8,5% de croissance qu'a enregistré le pays en 2016. Un dynamisme économique qui repose sur un climat des affaires jugé « bénéfique » par le duo Heineken-CFAO, une économie diversifiée ou encore l'émergence d'une classe moyenne urbaine. L'objectif pour la joint-venture reste le renforcement des chaînes de valeurs locales. Heineken à elle seule compte pas moins de 27 projets d'approvisionnement en matières locales (sorgho, malt d'orge, riz....) en cours dans 13 pays répartis entre l'Afrique et le Moyen Orient.
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