Ouganda : la grippe aviaire paralyse la filière avicole

Depuis que le ministère ougandais de l’Agriculture a annoncé dimanche 15 janvier la détection de la grippe aviaire dans le pays, les lendemains sombres pour la filière avicole se dessinent. Plusieurs pays ont déjà annoncé l’interdiction de toute importation de la volaille ougandaise. Le pays tente par tous les moyens d’éradiquer le virus.
Ristel Tchounand

Le Rwanda met une pause aux importations de poulet et de produits avicoles en provenance de l'Ouganda. C'est dans un communiqué rendu public ce mercredi matin que le ministre de l'Agriculture l'a annoncé. A quelques heures d'intervalle, le Kenya a également interdit l'importation sur son territoire de la volaille ougandaise, estimant que maintenir l'activité serait « risqué ».

Bien que n'ayant pas de protocole officiel de commerce de volaille avec l'Ouganda, Hong Kong a également émis un véto à de potentielles importations. Dans un communiqué, le Centre pour la sécurité alimentaire dit avoir contacté les autorités ougandaises à ce propos « et suivra de près l'information délivrée par l'OIE [Organisation mondiale de la santé animale, ndlr] sur les foyers de la grippe aviaire dans les pays concernés. Des mesures appropriées seront prises en réponse à l'évolution de la situation ».

Ces pays réagissent ainsi à l'annonce dimanche 15 janvier, par les autorités ougandaises, de la détection de la grippe aviaire dans certaines régions des rives du lac Victoria. En effet, le virus H5N1 a été détecté chez des oiseaux migrateurs, des canards et des poulets.

Depuis lors, la filière est quasiment paralysée. A l'intérieur du pays, des autorités locales interdisent le transport et la consommation de la volaille et les journées se résument à des tests et mises en quarantaine pour éviter la propagation du virus.

Un secteur sur lequel l'Ouganda mise pourtant

Dans son processus de transformation économique, l'Ouganda mise beaucoup sur la filière avicole. Dans son messages des vœux, le président de la République, Yoweri Museveni, n'a pas manqué de souligner « l'apport » de cette filière dans le développement de l'Agriculture du pays, un des principaux piliers de l'économie nationale. Et le marché de la volaille a, en effet, pris d'importantes proportions ces dernières années en Ouganda, en raison notamment de la demande croissante d'œufs de poulets locaux. La réalité est telle que l'investissement dans cette filière est considéré comme très rentable. Selon un petit calcul de l'Autorité d'investissement de l'Ouganda, une mise initiale de 980 $ une production d'environ 30.000 plateaux d'œufs par an. Ce qui représenterait un chiffre d'affaires d'environ 135 000 $, selon la même source.

Actuellement, les producteurs de poulets ne sont pas les seuls inquiets. Dans les régions du lac Victoria où le virus de la grippe aviaire a été détecté, les pêcheurs aussi se font du souci pour leur activité.

« Je suis inquiet parce que les oiseaux défèquent dans la cage et j'ai peur que les poissons soient contaminés », a confié un aquaculteur à la télévision ougandaise.

Les autorités tentent par tous les moyens de maitriser les zones infestées et d'éradiquer au plus vite la maladie, avant que les dégâts économiques et financiers ne prennent de l'ampleur.

Ristel Tchounand

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