L'agriculture rwandaise en quête d'IDE

Le Rwanda ne cesse de multiplier ses cordages afin de diversifier son économie. Alors que l’agriculture représente 30% du PIB et emploie 90% de la population, mais reste encore majoritairement de subsistance, le gouvernement veut en faire un moteur économique. A cet effet, il vient de lancer un système d’information (foncier) d’agriculture. Objectif : attirer les investisseurs étrangers.
Ristel Tchounand

L'investissement étranger pour booster la stratégie agricole du Rwanda, c'est bien l'orientation voulu par le gouvernement local. Le ministère de l'Agriculture, dirigé par Fulgence Nsengiyumva, vient de lancer un système d'information foncier agricole (ALIS) accessible au monde entier, rapportent nos confrères du New York Times. Conçu en collaboration avec l'Agence américaine pour le développement international (USAID) et secteur privé rwandais, le système est disponible sur les ordinateurs, ainsi que les smartphones avec Android et iOS et accessible au monde entier. Il renseigne l'investisseur potentiel sur les dimensions, la qualité des sols pour certaines cultures, les conditions agro-climatiques, les infrastructures (eau et électricité notamment)... des terres agricoles qui les intéressent.

« Ceux qui veulent investir dans l'agriculture au Rwanda peuvent accéder à ALIS avant de venir à investir [...] Si une zone connait des précipitations limitées, les investisseurs savent qu'ils auront besoin de développer des projets d'irrigation. Aussi, des investisseurs pourraient avoir besoin de mettre en place un abattoir. Par conséquent, il aura besoin de savoir s'il y a de l'électricité pour permettre le fonctionnement de leur installation. ALIS facilitera le processus », a expliqué Octave Semwaga, directeur général de la planification stratégique et de la coordination des programmes au sein du ministère.

Il y a encore quelques temps, en effet, les investisseurs souhaitant se lancer dans l'agriculture étaient confrontés à la difficulté d'accéder aux terres. Selon le ministère rwandais de l'Agriculture, 48.000 parcelles agricoles mesurant environ 24.000 hectares ont déjà été mappées et prêtes à être louées aux investisseurs.

La piste turque

Actuellement, Kigali mène son opération séduction auprès des Turcs. Fulgence Nsengiyumva, le ministre de l'Agriculture, a récemment reçu une délégation d'investisseurs turcs, invités à explorer les possibilités d'investissement dans l'horticulture et la floriculture. Une démarche qui s'inscrit dans le cadre du Flower Park Gishari, un projet gouvernemental à Rwamagana (à l'Est du pays) visant à doubler les exportations de fleurs. Le gouvernement s'est fixé un objectif de production d'au moins 44.000 tonnes de fleur par an et des recettes d'exportation de jusqu'à 140 millions de dollars US d'ici 2020.

Contribuant à environ 30% du PIB chaque année (33% en 2015 selon le ministère), l'agriculture emploie plus de 70% des Rwandais et reste encore en grande majorité une agriculture de subsistance. Le gouvernement qui veut la transformer pour en faire un moteur de l'économie nationale multiplie les efforts pour donner un nouveau visage au secteur. Outre les investissements, il envisage également la formation, afin d'améliorer les compétences en la matière.

Ristel Tchounand

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