Gabon : « Aigle Douanes », une opération coup de poing contre les fraudes

Les autorités gabonaises viennent de lancer une opération coup de point contre les fraudes douanières. Dénommée « Aigle », l’initiative chapeautée par la présidence vise à rehausser les recettes douanières du Gabon alors que le pays fait face à une conjoncture des plus difficiles. Par la même occasion, le pays compte sécuriser son territoire alors que la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace sous-régionale est en vigueur.
Le président Ali Bongo inaugurant le nouveau port d'Owendo où a été lancée l'opération « Aigle Douanes ».

Après l'opération « Mamba » initiée en début d'année pour lutter contre la corruption, le Gabon vient de lancer l'opération « Aigle » qui vise cette fois à sévir contre les fraudes douanières. C'est en grande pompe que l'opération a été lancée, mercredi dernier, au port d'Owendo en présence des responsables de l'administration des douanes du pays et surtout celle très remarquée de Brice Laccruche Alihanga, le directeur de cabinet d'Ali Bongo. Une manière pour la présidence de donner un signal fort et surtout d'illustrer son attachement à la réussite de cette opération comme n'a pas d'ailleurs manqué de le souligner, Ike Ngouoni Aila Oyouomi, le porte-parole de la présidence qui a animé une conférence de presse au Palais du bord de la mer de Libreville, le lendemain du début de la campagne. « Nous sommes parti de certains constats comme la baisse des recettes douanières ou l'augmentation de marchandises prohibées sur notre territoire, et nous voulons donc renforcer le contrôle des biens et des personnes à nos frontières » a-t-il expliqué devant les journalistes.

Des propos qui rejoignent les explications données auparavant par la direction générale des douanes et droits indirects qui a dans un communiqué précisé que cette opération vise à « optimiser les recettes douanières et à protéger les consommateurs des produits et trafics illicites en tous genres ».

 « Cette action, qui sera menée en collaboration avec les forces de sécurité, fait suite à la baisse des recettes douanières et à la prolifération des marchandises prohibées sur les différents marchés. Au terme de cette opération, les objectifs visés sont : l'amélioration des recettes douanières, la réduction de la fraude transfrontalière, la sécurisation du cadre des consommateurs et l'adoption d'un comportement civique des usagers en matière de dédouanement ». Eric Damas, coordinateur de l'opération Aigle

L'opération va se poursuivre jusqu'au 23 novembre prochain et pour le directeur général des douanes Raymond Okongo, cette initiative est « un impératif de bonne gestion d'autant urgent que sur les trois dernières années, les recettes liquidées par les services douaniers représentent en moyenne 28,53% des recettes budgétaires hors pétroles du pays ».

Mobilisation des recettes

L'économie gabonaise, frappée de plein fouet par la baise des cours de pétrole depuis 2014, continue le vertigo. En dépit de l'assistance financière du FMI et de certains résultats enregistrés ces derniers mois, la conjoncture reste toujours difficile et il va falloir engager de véritables réformes structurelles pour diversifier l'économie du pays. Ce qui passe d'abord par une gestion plus saine des finances publiques et une mobilisation plus accentué des ressources internes au premier rang desquelles les recettes fiscales et douanières.

C'est ce qui explique l'attention particulière que la présidence gabonaise accorde à l'opération qui n'est pas la première du genre.  « Dans ce domaine comme dans d'autres, les services de l'Etat mais aussi les usagers doivent être exemplaires. A fortiori, dans le contexte économique actuel » a reconnu Brice Laccruche Alihanga qui a assuré que « sur ce plan, il n'y aura ni exception, ni concession. Nous serons intransigeants ».

Par la même occasion, les autorités gabonaises comptent surveiller plus étroitement les trafics illicites transfrontaliers. L'entrée en vigueur de la libre circulation des personnes et des biens dans l'espace CEMAC, acté lors du dernier sommet des chefs d'Etats de la sous région de fin octobre dernier à N'Djamena et qui soulève bien des inquiétudes.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.