Le FMI exhorte les pays de l'UEMOA à accélérer la diversification de leurs économies

En marge de la publication de son rapport sur les perspectives économiques régionales, le Fonds monétaire international a exprimé ses préoccupations quant à la croissance économique des pays de la zone UEMOA. L'institution Bretton Woods a exhorté les dirigeants et décideurs économiques de ces derniers à accélérer le processus de diversification économique avec, d'au moins, maintenir leurs niveaux de croissance actuels.
Session extraordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone UEMOA, dans la capitale économique de la Côte d'Ivoire, Abidjan, le 10 avril 2017.

Le Fonds monétaire international (FMI) est convaincu que l'accélération de la diversification économique dans les pays de la zone de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) est une des solutions pour la consolidation des performances réalisées. Lors de la publication de son rapport sur les perspectives économiques régionales, l'institution qui s'est d'abord réjouie de perspectives de croissance «favorables», en a largement fait cas.

«Pour maintenir cet élan à moyen terme, les efforts doivent rester étendus pour promouvoir le développement des PME, mobiliser l'investissement direct étranger. Toutefois, il serait important d'accélérer la diversification des économies de la zone pour consolider les performances économiques», a recommandé Cemile Sancak, représentante résidente du FMI au Sénégal.

La croissance économique moyenne des huit pays de l'espace, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, est attendue, en moyenne, au-dessus de 6%, comme le rapporte Sancak.

Par ailleurs, toujours dans le but de maintenir la croissance, l'experte du FMI a aussi préconisé le renforcement de la stabilité macroéconomique, la facilitation de l'accès au crédit pour les petites et moyennes entreprises. «Il est aussi nécessaire dans cette optique d'assurer une bonne qualité des infrastructures, de promouvoir une main-d'œuvre qualifiée et se doter d'un cadre réglementaire propice», a ajouté Cemile Sancak.

Préserver la viabilité de la dette

La question de la dette a été naturellement au cœur des sujets abordés par le rapport du FMI. Sur ce volet, l'institution de Bretton Woods -à l'instar de sa consœur, la Banque mondiale- a appelé les pays africains en général et de la sous-région ouest-africaine en particulier, à «préserver la viabilité de la dette» en réduisant le déficit budgétaire au minimum à 3% du PIB.

«La dette publique a augmenté dans la région. C'est le cas dans les pays qui s'ajustent à la chute des prix des produits de base, ainsi que dans beaucoup de pays qui connaissent une croissance rapide. La dette étant maintenant supérieure à 50% du PIB dans la moitié des pays de la région, le coût du service de la dette a augmenté», explique le FMI dans son rapport.

L'institution ajoute que «l'exposition croissante à la dette souveraine et l'accumulation d'arriérés intérieurs ont amplifié les tensions dans le secteur financier. Par ailleurs, si les déficits des transactions extérieures courantes ont diminué, les réserves de change sont inférieures à leurs niveaux souhaitables dans bon nombre de pays».

Pour pallier cette situation, le FMI recommande le renforcement de la mobilisation des recettes avec l'élargissement de l'assiette et la réduction des exonérations. Cemile Sancak a expliqué qu'il était crucial pour les pays de l'UEMOA d'appliquer les réformes nécessaires afin d'améliorer la pression fiscale, dont la moyenne se situe cette année à 16,3% du PIB de l'Union.

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Commentaire 1
à écrit le 02/11/2017 à 15:46
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Cela fait 30 ans que le FMI le dit, qu'est ce que cela a changé ? Les pays producteurs dépendent toujours de la manne pétrolière, gazière ou des matières premières. C'est toujours plus facile que se retrousser les manche et travailler dur . Les peupl...

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