Maroc : El Othmani s'inscrit dans la continuité pour sa première loi de finance

Les orientations économiques du gouvernement marocain pour 2018, s’inscrivent dans la continuité du gouvernement précédent, en témoigne la lettre de cadrage du projet de loi de finance 2018. Un document qui reprend en grande partie les priorités du gouvernement précédent à quelques détails près.
Amine Ater

Le gouvernement marocain vient de publier la lettre de cadrage concernant le projet de loi de finance (PLF) 2018 avec 2 mois de retard, une première pour l'équipe de Saâdeddine El Otmani, chef du gouvernement. Celui-ci s'est ainsi engagé à contenir le déficit budgétaire à 3% du PIB et à atteindre un taux de croissance de 3,2%. Cette lettre de cadrage s'inscrit dans la continuité de la vision du gouvernement précédent, d'ailleurs Mohammed Boussaid, chargé de défendre au Parlement puis d'appliquer le PLF a lui-même été reconduit à la tête des Finances.

Toujours les mêmes plans sectoriels

Une situation qui explique la continuité entre la loi de finance 2017 et le PLF 2018. La priorité reste la mise en œuvre des projets royaux, les stratégies sectorielles (éducation, santé, emplois, rural...), l'industrialisation, le plan Maroc vert, la régionalisation avancée, la réforme et modernisation de la gouvernance ou encore le maintien de la réforme de la caisse de compensation, soit le démantèlement progressif des subventions.

« Hirak » oblige, cette note de cadrage mentionne spécifiquement la réduction des inégalités entre les différentes régions. « Donner une importance spéciale aux zones qui connaissent une quasi-absence des services et installations éducatives et culturelles, d'opportunités d'emplois et qui nécessitent une mobilisation soutenue pour rattraper le retard et palier aux manques, manière à remettre sur les rails du progrès ces régions, comme l'a soutenu le Souverain lors de son discours à l'occasion de la fête du trône ».

Inclusion des plus démunis

Le chef du gouvernement marocain a par ailleurs, mentionné l'inclusion des couches les plus pauvres au logement, notamment en se fixant comme objectif de reloger 50% des 120.000 personnes vivant dans des bidonvilles et de réhabiliter 37.000 logements menaçant ruine. La lettre de cadrage appelle également à l'unification des bases de données couvrant les couches pauvres et précaires pour « assurer la justice et l'efficience dans la gestion des instruments de soutiens à ces couches, notamment l'assurance maladie, le programme tayssir, l'aide aux veuves et aux divorcées... ».

Au niveau économique, la lettre de cadrage n'apporte pas de réels changements par rapport aux objectifs et modalités fixés lors des années précédentes. Le PLF devra faire la part belle aux stratégies phares du Royaume, à savoir la mise en place d'écosystèmes industriels, le Plan Maroc Vert ou encore la vision 2020. Des stratégies dont les ministères concernés ont tous sauf le Tourisme vu leurs ministres maintenus à leurs postes dans le gouvernement El Othmani.

Amine Ater

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