Afrique - Etats-Unis  : le manque de financements bloque les accords de l'AGOA

Le forum de l'African growth and opportunities act (AGOA) a démarré en force ce mardi dans la capitale togolaise, Lomé. Avec le secteur privé et la société civile, mis en avant pour cette première journée, les débats ont permis de dresser les difficultés dans la mise en place de l'AGOA et de formuler des propositions pour y remédier. Un atelier de restitution est prévu dans la journée de ce 9 août.
Les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l'Afrique sont encore marqués par un déséquilibre patent. En 2016, le montant des exportations américaines vers l'Afrique a atteint 22,3 milliards de dollars, alors que les importations en provenance du Continent n'ont guère dépassé les 4,3 milliards de dollars.

Comme annoncé, une quarantaine de délégations africaines et de hauts fonctionnaires américains se sont retrouvés ce mardi 8 août 2017 dans la capitale togolaise Lomé pour participer au 16e forum de l'African growth and opportunities act (AGOA. Les travaux de la première journée du forum ont été assurés par le secteur privé et la société civile qui se sont penchés sur les obstacles qui plombent la mise en place de l'AGOA.

«Malgré les avancées enregistrées ces dernières années, le secteur privé africain rencontre des difficultés liés entre autres au financement, à l'environnement des affaires ou encore à l'intégration régionale», a déclaré la ministre togolaise du Commerce, Bernadette Legzim-Balouki. Une préoccupation reprise par la présidente de la section togolaise de l'African women entrepreneurship program (AWEP) et représentante d'AWEP-Afrique, Sylvie Benissan-Messan : «Les États-Unis font beaucoup pour AWEP. Ils nous ont créés et nous donnent les armes... [Mais] sans argent, on ne peut pas faire d'exportations». D'après Benissan-Messan, le temps est venu pour que «les conventions tiennent compte des marchés africains». Elle ajoutera que les femmes africaines prêtes à entreprendre sont nombreuses, mais l'appui des différentes institutions, de l'Union africaine et surtout des banques est indispensable.

Du côté du gouvernement togolais, l'on croit fortement que le manque de financement est l'un des problèmes majeurs. «C'est pourquoi les dispositions de l'AGOA n'ont pas été exploitées de façon optimale par les opérateurs économiques africains», a expliqué Legzim-Balouki. Dans son allocution, la ministre a également exhorté les participants à tout faire pour surmonter ces défis afin de rendre «les entreprises africaines plus compétitives devant la concurrence internationale où les produits africains destinés à l'exportation n'arrivent pas à percer le marché international et plus particulièrement, le marché américain».

Surmonter les entraves

Le principal objectif assigné au forum du secteur privé et de la société civile était non seulement d'identifier les obstacles à la mise en place intégrale de l'AGOA, mais aussi à formuler des propositions pour y remédier. «La session du secteur privé et de la société civile est indispensable pour lever les goulots d'étranglement dans la mise en œuvre de l'AGOA et accélérer l'inclusion des jeunes et des femmes dans la chaîne économique en Afrique via l'agrobusiness qui est un secteur d'avenir sur le continent noir», a recommandé le chef du gouvernement togolais Komi Selon Klassou, émettant le vœu que l'AGOA devienne un levier de «partenariat gagnant-gagnant entre les Etats-Unis et l'Afrique au sud du Sahara».

Ce mercredi encore, alors que le forum a repris avec la première plénière sur le thème des «relations commerciales entre les Etats-Unis et l'Afrique subsaharienne», l'on s'attendait impatiemment à une restitution des propositions formulées lors des rencontres de la veille entre le secteur privé et la société civile.

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