Afrique du Sud : un milliard de dollars pour sauver South African Airways !

Le sauvetage de la South African Airways va coûter chez à Pretoria. Le gouvernement se prépare à verser environ un milliard de dollars pour couvrir les remboursements, les intérêts et les coûts de fonctionnement du transporteur qui croule sous les dettes. Le Trésor public, qui supervise avec le ministre des finances le dossier s'est d'ailleurs offert les services d'un nouveau PDG débauché chez le groupe Vodafone pour piloter une compagnie aérienne qui bat de l'aile...
Mehdi Lahdidi

Alors que les agences de notation, les grandes institutions multilatérales et les banques locales continent d'avertir quant à la situation critique de l'économie sud-africaine, et notamment les problèmes de gouvernance des entreprises étatiques, le Trésor vient de dévoiler vouloir prendre plus de risque. L'institution envisage un plan de sauvetage de 13 milliards de rands, soit dans les alentours d'un milliard de dollars, pour assurer la survie de South African Airways (SAA).

Selon le ministre des finances Malusi Gigaba, le transporteur étatique lutte contre un manque aiguë de liquidités pour se maintenir en état de fonctionnement. Selon le plan financier présenté devant une commission parlementaire, le transporteur ne pourra générer des bénéficies (avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) qu'à partir de 2019.

Ce ne sera pas la première fois que l'entreprise a recourt à des fonds publics. En juillet dernier, le gouvernement avait décaissé quelques 2,3 milliards de rand, soit 176 millions de dollars afin d'éviter un défaut de paiement d'une lourde dette à Standard Chartered. Un montant qui provient de la garantie gouvernementale de 20 milliards de rands pour la maintenir solvable.

Les agences de notation de crédit, S&P et Fitch, ont toutes les deux estimé que le coût de la remise en marche de la compagnie aérienne peut représenter une menace pour les cotes de crédit souveraines de l'économie la plus industrialisée d'Afrique. Les deux organismes ont réduit la notation du pays à un indice de sous-investissement après le licenciement du ministre des Finances, Pravin Gordhan, par le président Jacob Zuma en mars.

Un nouveau capitaine à bord

La déclaration du ministre des finances intervient à peine 24h après que le Trésor national ait confirmé officiellement la nomination du dirigeant de Vodacom, Vuyani Jarana en tant que premier PDG permanent du transporteur depuis novembre 2015. Jarana, qui siège toujours à Vodacom, prendra ses fonctions dès qu'il sera libéré par l'opérateur télécom.

Pour l'Exécutif, la nomination du nouveau PDG est la garantie que le soutien financier accordée à l'entreprise aérienne sera utilisé dans le cadre d'une stratégie de relance qui soit « stricte ». En tout cas, le ministre des finances semble confiant quant au casting de Jarana. « Nous croyons qu'il sera la clé pour transformer SAA compte tenu de l'amélioration de la performance de Vodacom Business Africa dont il était responsable », a déclaré Gigaba à la presse.

Si la mission du nouveau PDG est difficile, celle du gouvernement l'est encore plus. Plusieurs entreprises publiques sont dans une situation semblable à celle de SAA et ont besoin de liquidités et surtout d'une meilleure gouvernance pour retrouver l'équilibre. L'Exécutif a besoin de mettre de l'ordre dans ses finances dans un contexte de crise. Une équation qui ne va se résoudre qu'avec l'aide des institutions financières internationales. Le ministre des Finances, Gigaba, a déclaré en début du mois, que le recours à l'endettement s'impose de plus en plus dans un pays où la perception négative du risque est excessivement élevée.

Mehdi Lahdidi

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