Coopération sino-togolaise : priorité à l'éducation et à l'énergie

Les besoins du Togo en termes d'éducation ou de formation et en énergie sont les plus pressants aujourd'hui, au vu de l'ambition due Togo de devenir un pays émergeant d'ici 2030. Alors que la Chine intervient au Togo dans des domaines aussi divers que variés, elle a choisi d'accorder une priorité à l'éducation et à l'énergie. Non seulement, il s'agit de besoins réels pour le pays mais aussi de domaines qui handicapent les autres interventions chinoises s'ils ne sont pas assurés.

Infrastructures, santé, transport, sécurité, agriculture, etc. plusieurs domaines de développement au Togo attirent les investissements de l'Empire du milieu au Togo. Si des projets sont réalisés ici et là, les deux pays ont bien fait des secteurs éducatif et énergétique des priorités pour le développement. Depuis quelques années, la Chine ne cesse d'investir dans ces secteurs. En visite de coopération à Lomé la semaine passée à Lomé, Ji Bingxuan, le vice-président du Congrès national du peuple (CNP, équivalent de l'Assemblée nationale) a estimé que leur visite à Lomé vient consolider l'amitié entre les deux pays. « L'occasion aussi de réaffirmer notre engagement à accompagner le Togo vers le développement », a confié M. Bingxuan à l'issue de l'audience.

Il est à remarquer que la coopération sino-togolaise a le vent en poupe depuis quelques années. Cette coopération a permis l'exécution de plusieurs projets tels que le nouveau complexe pédagogique moderne du Lycée Tokoin, le poste de distribution d'électricité de Sokodé est achevé avec succès pour donner le ton au démarrage de celui de Lomé... « Chaque année, une vingtaine de boursiers du gouvernement togolais poursuivent leurs études en Chine. La formation des ressources humaines dans le domaine administratif, militaire, sanitaire, etc. Tout cela avance d'une manière stable... », a confié à la presse Shi Shaojiig, premier conseiller de l'Ambassadeur de la Chine au Togo. Selon elle, tout cela illustre une coopération sud-sud qui avance à grands pas entre les Etats africains et leurs homologues asiatiques. Pour lui, la Chine s'en tient au principe de sincérité, de résultats concrets, d'affinité et de franchise dans ses relations avec l'Afrique. L'Empire du milieu soutient ainsi donc constamment le Togo dans ses efforts pour trouver une voie de développement adaptée à sa réalité nationale et lui fournira des aides dans la mesure du possible pour le développement économique et l'amélioration du bien être social au Togo.

Pour beaucoup d'observateurs, la priorité accordée à l'éducation et l'énergie est compréhensible. Pour exécuter ses projets d'infrastructure ici, la Chine a bien besoin de l'énergie électrique et aussi de main d'œuvre qualifiée locale et moins chère. On peut alors comprendre ses attachements à ces deux secteurs.

«Ces investissements dans les domaines de l'éducation et l'énergie  font aussi du bien à notre pays. N'oublions pas non plus l'aspect culturel de la chose. Pour Pékin, il s'agit aussi de vulgariser la culture et les manières de faire chinoises », tente d'expliquer Marc Natta, professeur d'histoire-géographie dans le nord du pays.

Aujourd'hui, avec la coopération sino-togolaise qui est en pleine bourre, il faut espérer que les projets énergétiques aboutissent afin d'aider à combler le déficit du pays et aussi de donner la chance au Togo d'avoir plusieurs spécialistes disponibles dans tous les domaines. « La Chine investit déjà beaucoup au Togo, mais nous souhaitons un accroissement des investissements et des transferts de compétences à la hauteur des besoins présents et futurs de notre économie, surtout dans le cadre d'un partenariat public-privé qui permette à nos entreprises privées de devenir plus performantes et à l'Etat d'être encore plus stratège », a confié Faure Gnassingbé, dans une interview à nos confrère de l'Agence de presse Xinhua.

 Une coopération qui se chiffre en milliard de dollars

 Les investissements de la Chine ont permis de booster le flux des échanges commerciaux entre les deux pays. D'après les sources officielles, les échanges divers entre la Chine et le Togo s'élèvent aujourd'hui à 2 milliards de dollars chaque année.« Le commerce bilatéral s'élève à plus de 2 milliards de dollars américains, chaque année », a confirmé Shi Shaojiig. Selon lui, le fait que la coopération bilatérale ne s'appesantisse pas seulement sur le commerce mais aussi sur divers secteurs tels que l'éducation ou l'énergie, contribue au développement des échanges commerciaux et au bien-être des deux peuples. «Nous sommes confrontés à des besoins spécifiques de croissance et de développement économique » a reconnu le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey pour qui, le Togo doit s'investir pour pouvoir attirer beaucoup plus d'investisseurs asiatiques afin d'en faire bénéficier les entreprises locales qui aspirent à nouer des partenariats à travers des joint-ventures. Cette nouvelle vision a fait bouger beaucoup de choses par rapport aux entreprises.

«La Chine est le 1er partenaire du Togo hormis les pays de l'Union Européenne. La Chine est un partenaire important et sincère, et nous avons pensé, au début de cette année en collaboration avec l'Université de Lomé et l'Institut Confucius, vous offrir la possibilité d'apprendre le chinois parce que nous croyons à partir de l'Afrique et précisément du Togo que l'avenir du monde se tourne désormais vers l'Asie et précisément vers la Chine. Vous tous qui avez choisi d'apprendre le chinois, je sais que vous avez de l'avenir parce que désormais c'est vers la Chine que l'avenir est tourné », s'est exprimé Robert DUSSEY, ministre des affaires étrangères lors de l'ouverture de l'Institut Confucius.

On comprend clairement la place donnée à l'éducation et à la formation, au service du partenariat et de la coopération sino-togolais.

Notons que les relations entre le Togo et la Chine ont commencé depuis 43 ans avec les présidents Gnassingbé Eyadema et Mao Zedong, qui n'hésitaient pas l'un et l'autre à se soutenir mutuellement, dans un format de partenariat assez particulier.

Un type de partenariat particulier

 La longévité de la relation sans estompe ou atermoiement entre la Chine et le Togo tient son secret de la particularité de leur partenariat, en le comparant au partenariat entre les puissances occidentales et le Togo. Ce dernier, comme la plupart de ses voisins continentaux, accusant souvent les pays occidentaux de s'ingérer dans ses affaires internes. Un qualificatif qui n'est jamais appliqué à la Chine.

« J'ai plusieurs fois entendu certains Occidentaux soutenir cet argument selon lequel la Chine ne tient pas  compte des droits de l'homme dans sa coopération avec les Etats africains. Cela ne me surprend guère. Il faut que les peuples africains puissent avoir accès à un service de santé moderne, se nourrir correctement et aient des infrastructures modernes. Ensuite, on parlera des droits de l'Homme », a sèchement invectivé le 1er conseiller de l'Ambassadeur de Chine, qui ajoutera que « je pense que dès que tout cela sera réalisé, personne ne parlera plus de droit de l'Homme, car cela viendra de lui-même. Pourquoi ceux qui nous accusent de tisser des coopérations avec des Etats africains sans tenir compte des droits de l'homme ne parlaient pas des mêmes droits lorsqu'ils étaient en train de coloniser les Etat africains, il y a quelques décennies en arrière ? C'est un faux problème ».

Des déclarations qui en disent long sur les relations entre la Chine et ses amis Africains, sur le plan global et le Togo, sur le plan particulier. Une relation de soutien mutuel sans tumulte mais surtout basée sur des intérêts économiques qui n'ont rien à voir avec l'aisance politique des peuples mais beaucoup plus avec leur aisance sociale et humanitaire.

Le diplomate se veut ambitieux dans ses propos. « Dans ce contexte, l'Afrique et la Chine doivent œuvrer de concert pour développer leurs économies et améliorer le niveau de vie de leurs populations respectives. Le grand renouveau de la nation chinoise et la montée en puissance de l'Afrique grâce à l'intégration ne peuvent pas se réaliser sans un soutien mutuel », a-t-il indiqué avant de se montrer même plus idéologiste.

« La communauté de destin sino-africain caractérisée par la sincérité commune va non seulement promouvoir le développement coordonné et la prospérité commune de part et d'autre, mais aussi apporter une influence positive à l'évolution du monde. Elle va aussi permettre l'instauration d'un nouvel ordre politico-économique mondial plus pacifique, équitable et juste ».

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