Economie informelle : la FAO appelle à réguler le commerce frontalier africain

Le commerce informel frontalier africain est une chance pour les économies du continent si seulement il est formalisé. Cependant, ce secteur qui fait vivre de nombreux Africains profite peu aux Etats du continent parce qu’il est mal maîtrisé. Pour corriger le tir, l’Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation préconise des réformes profondes pour que les Etats du continent puissent accaparer le potentiel économique de ce secteur.
Au sud du Sahara, entre 20% et 70% des emplois ont été créés dans le commerce informel.

L'Afrique a beaucoup à gagner en maîtrisant son commerce informel frontalier. C'est en substance le contenu d'un rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), présenté le 25 mai à la capitale du Rwanda, Kigali.

Intitulé Formalisation du commerce informel en Afrique, le document de 38 pages met en lumière la place très importante qu'occupent ces échanges considérés comme illégaux mais tolérés et où les transactions ne respectent pas la législation locale sur les taxes, ainsi que d'autres textes réglementaires. En Afrique, particulièrement au sud du Sahara, entre 20% et 70% des emplois ont été créés dans ce secteur. Les femmes en sont les principales bénéficiaires : elles représentent plus de la moitié des commerçants de ce secteur en Afrique de l'Ouest et centrale, et plus de 70 % en Afrique australe, selon la FAO. Autre caractéristique du commerce informel, toutes les personnes qui gagnent leur vie par  son biais n'ont pas d'autres alternatives formelles.

Des réformes politiques s'imposent

Cependant, cette activé économique qui tourne autour de la vente de biens et services, souvent de nature agricole, en plus de contribuer à l'amélioration des moyens d'existence si elle est bien encadrée, pourrait également jouer un rôle de première ordre dans l'intégration régionale du continent, où près de 50% des échanges commerciaux se font de manière informelle.

En termes de valeur, le commerce informel représente plus de 40% du PIB de l'Afrique. Mais pour qu'il soit plus bénéfique aux Etats, sa forrmalisation doit se faire par le haut.  C'est dans ce sens qu'abonde d'ailleurs l'agence onusienne qui recommande aux pays africains de redoubler d'effort afin de dynamiser le secteur.

«Faciliter la formalisation représente l'unique option politique viable pour le programme de transformation africain en vue de réaliser ses objectifs», a déclaré Suffyan Koroma, économiste en chef à la FAO et par ailleurs principal auteur du rapport.

La FAO donne également d'autres directives sur la simplification des conditions de permis et du régime fiscal. L'agence appelle aussi à intensifier la lutte contre la corruption qui constitue un véritable frein à l'économie informelle. Et au lieu d'imposer des taxes élevées ou des politiques autoritaires visant à «éradiquer les entrepreneurs», la FAO prône des politiques proactives pour permettre aux pays de mieux exploiter le potentiel du secteur.

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