L’apport économique des femmes africaines dépasserait les 20 milliards de dollars !

Blocage gouvernemental oblige, le Parlement marocain a repris du service le temps d’une journée, pour débattre de l’inclusion financière et l’accès à l’emploi des femmes africaines. Un chantier que la Banque mondiale a inscrit parmi ses priorités. Une institution qui a souligné les efforts consentis en termes d’intégration politique de la femme africaine, dont le taux de représentativité atteint les 40% dans certains pays africains, contre une moyenne mondiale de 22%. L’apport des femmes africaines atteint également l’économie avec une participation accrue au niveau du commerce de détail transfrontalier.
Amine Ater
La Banque mondiale estime les gains générés par le commerce de détail transfrontalier géré par des femmes à 20 milliards de dollars. Une manne qui n'a malheureusement pas d'apport sur la croissance structurée vu que l'activité reste cantonnée au secteur informel.

Les députés marocains du Parti Authenticité et Modernité (PAM) ont décidé de célébrer la journée de la femme et le mouvement féministe à sa manière. L'occasion pour le principal parti d'opposition au Maroc, de se présenter comme le défenseur des droits de la femme marocaine face « à la volonté de recul et de régression par rapport au contenu de la constitution marocaine de la part des courants conservateurs et rétrogrades ».

Une allusion à peine voilée à la majorité islamiste au pouvoir, le Parti Justice et Développement, accusé de s'attaquer aux « acquis du mouvement féministe marocain à travers une série de lois, de discours et de pratiques politiques ». Cet évènement qui a eu lieu, à Rabat dans l'enceinte du Parlement marocain le 9 mars dernier, s'inscrit également dans une volonté du PAM d'étendre son cercle d'influence aux pays sub-sahariens, notamment d'Afrique de l'Ouest.

Représentativité politique plus élevée que la moyenne mondiale

C'est dans cette optique que le PAM a décidé d'inviter des personnalités féminines pour débattre des avancées et des écueils qui se dressent face au féminisme africain. L'occasion pour Langa Wight Deolinda Guilherme, conseillère de Filipe Nyusi, président du Mozambique de rappeler que la première revendication des femmes africaines reste « le développement économique et sociale ». Un constat partagé par Marie Françoise Marie Nelly, directrice de la Banque Mondiale pour la région Mena.

Pour cette dernière, le continent a enregistré ces dernières années une évolution positif en terme de représentation politique féminine. « Les femmes représentent 22% des élus au niveau mondial. A ce jour, pas moins de 19 pays africains ont un taux supérieur à cette moyenne. Le Sénégal, l'Afrique du Sud et le Namibie ont atteint 40% de présence féminines au seins de leurs parlements respectifs. Là où le Maroc et la Tunisie sont à un taux respectif de 20 et 31% ».

Moteurs du commerce de détail transfrontalier

La Banque Mondiale a également salué les avancées en termes de foncier, sur la question de l'accès à la terre notamment au Rwanda. Sur un tout autre registre, la directrice pour la région Mena de la Banque mondial a également tenu à rappeler l'apport économique des femmes en Afrique. « Les femmes d'Afrique subsaharienne sont très engagées dans les PME et TPE. Le Nigeria est un exemple éloquent de cette situation avec 81% des femmes qui sont entrepreneurs ».

Un apport économique qui ne cesse de s'accroître à en croire, la responsable de la Banque Mondiale. « L'implication de la femme dans le commerce de détail en Afrique Subsaharienne, ce fait ressentir. En effet, cette activité à rapidement atteint un niveau transfrontalier, dans le flux est estimé à quelques 20 milliards de dollars ! Malheureusement ce segment reste cantonné dans l'informel. Ce qui circoncit ses retombées au niveau local, sans aucun apport en terme de croissance structurée ».

Un état de fait qui a poussé la Banque Mondiale à adopter une nouvelle approche en matière d'inclusion financière des femmes. En clair, les antennes africaines de la B.M encouragent de plus en plus, les programmes économiques publics axés sur les questions de genre. « Nous venons par exemple de subventionner, un programme de remise de téléphones portables aux agricultrices d'Afrique de l'Est », précise Marie Françoise Marie Nelly. Là où le but premier de cette initiative reste le désenclavement de cette population. La Banque mondiale conçoit ce projet comme une manière de promouvoir l'inclusion financière de cette catégorie socioprofessionnelle via le mobile banking.

Pour la directrice Mena de la Banque mondiale, la réduction de la pauvreté en Afrique passe par un meilleur accès à l'emploi des femmes conjugué à une réelle inclusion financière. « Avoir la moitié de la population au chômage est un frein important à la croissance. Il est impératif de dépasser la double barrière éducation et emploi, auquel s'ajoute des spécificités socioculturelles ».

Amine Ater

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