Coopération militaire : rapprochement entre Riyad et Nouakchott

L'Arabie Saoudite renforce ses relations de coopération militaire avec la Mauritanie. Les deux pays arabes ont signé un accord qui concrétise leur désir de pousser plus loin cette coopération. Mais au-delà du langage diplomatique de congratulations, cet accord poursuit peut-être d'autres objectifs. Décryptage.

C'est peut-être l'accord qui établit les contacts militaires entre les deux capitales arabes. La Mauritanie et l'Arabie saoudite ont signé mercredi 4 janvier à Nouakchott un accord de coopération militaire, a confié une source officielle à l'agence officielle chinoise.

Le document, paraphé par Diallo Mamadou Bathia, le ministre mauritanien de la Défense et Mohamed ben Abdallah el-Ayech le vice-ministre saoudien de la Défense, porte sur « la formation militaire et l'échange d'information sécuritaire ». Cet accord vise aussi « l'appui logistique, l'échange de visites et d'expériences ainsi que sur les prestations médicales militaires ».

La cérémonie officielle de signature a été un échange d'amabilité. Le ministre mauritanien de la Défense estime que « la signature de cet accord constitue une concrétisation vivante des excellentes relations existant entre les deux pays frères ». De son côté, le vice-ministre saoudien y voit « une continuité des fortes relations militaires qui s'inscrivent dans le cadre des relations de fraternité et de coopération qui existent entre les deux pays frères. »

Infléchir la position mauritanienne sur le Yémen

Certains observateurs voient dans ce rapprochement militaire entre les deux capitales arabes, un renforcement de la coalition d'Etats sunnites à la tête de laquelle, l'Arabie Saoudite ambition de contrer l'influence de l'Iran chiite.

Mais cet accord pose peut-être les jalons qui vont permettre à Riyad d'infléchir la position de la Mauritanie qui n'avait pas envoyé de contingent militaire pour appuyer l'Arabie saoudite dans sa guerre contre les rebelles houtis au Yémen.

La Mauritanie avait entretenu le flou, s'abstenant d'envoyer ses soldats grossir les rangs de la coalition menée par l'Arabie Saoudite. Le pays de Mohamed Ould Abdelaziz s'était contenté d'assurer Riyad de tout son soutien diplomatique.

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