Afrique du Sud : Pretoria nie tout renflouement du FMI, mais garde sous la main «toutes les options»

La visite en cours d’une mission du FMI en Afrique du Sud suscite l’inquiétude des parlementaires sud-africains, alors que le département du Trésor nie l’hypothèse d’un renflouement du FMI. Toutefois, celui-ci confirme qu'il garde «toute les options sur la table».
Amine Ater
Tous les indicateurs économiques et politiques laissent présager une intervention imminente du Fonds monétaire international en Afrique du Sud.

Le ministère sud-africain des Finances vient de nier la possibilité à court terme d'une aide ou renflouement de l'économie du pays par le Fonds Monétaire international (FMI). Le gouvernement a en effet dû s'expliquer devant le parlement sur la question, suite aux interrogations suscitées par la visite en cours d'une délégation de l'institution financière internationale en Afrique du Sud.

Une option pas nécessaire

«Les marchés financiers peuvent se comporter de manière très imprévisible et toutes les options sont sur la table. Mais nous n'envisageons pas de renflouement du FMI à ce stade. Ce n'est pas nécessaire», a expliqué Micheal Sachs, directeur général adjoint du Trésor, dans une déclaration relayée par Reuters. L'éventualité d'une intervention du FMI vient suite au discours pessimiste de Malusi Gigaba, le 25 octobre dernier, sur l'état du budget.

Lors de sa sortie, le ministre des Finances avait annoncé devant les parlementaires la réduction des prévisions de croissance pour les trois années à venir, suite à la réduction des recettes fiscales. Ce qui devrait faire passer le déficit budgétaire à 4,3% du PIB, contre les 3,1% prévus initialement. La croissance connait également une panne et ne devrait pas dépasser 0,7% lors de cet exercice, alors que les prévisions de février dernier la situaient à 1,3%.

Avis de tempête

Gigaba a également alerté sur la situation de la dette publique qui pourrait atteindre, selon lui, la barre des 60% en 2021 en cas d'immobilisme. Le ministre des Finances a ainsi recommandé la vente partielle de la participation publique dans le tour de table de l'opérateur historique Telkom. De son côté, la présidence a mis en place une task force chargée d'identifier les moyens de stabiliser la dette, réduire le déficit ou encore stimuler la croissance.

Au discours pessimiste de l'Exécutif, la possibilité d'une intervention du FMI serait également envisageable après le coup de semonce donné par Moody's Investors Service en direction du gouvernement sud-africain. L'agence de notation a conditionné le maintien de la notation du pays à la présentation d'un plan d'assainissement «crédible» en 2018. L'approche des élections internes de l'ANC et des élections générales, la pression judiciaire sur le président Jacob Zuma et les dommages collatéraux liés à l'affaire Gupta sont autant de facteurs de stress qui pourraient mener vers une intervention du FMI.

Amine Ater

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