Kenya : le blocage politique inquiète les autorités financières

L’incertitude politique que traverse le Kenya aura des incidences sur la croissance économique du pays, avec un taux qui ne dépasserait guère les 5,5% cette année, selon la Banque centrale kényane. Le maintien du blocage, après le 26 octobre, pourrait mettre en péril une partie, voire l’ensemble de l’exercice 2018.
Amine Ater
L'incertitude politique qui règne au Kenya pourrait mettre à mal l'une des économies les plus dynamique du Continent.

Face au blocage politique que traverse le Kenya, la Banque centrale compte revoir à la baisse sa prévision de croissance économique pour les derniers mois de l'année en cours. Une annonce qui reflète la portée de l'incertitude politique qui se cristallise à l'approche du nouveau scrutin prévu le 26 de ce mois.

Pas plus de 5,5% de croissance pour 2017

Une situation qui a poussé la Banque centrale a rappelé que «le taux de croissance ne sera pas aussi fort que prévu». Bien que l'institution financière soit déterminée à éviter de susciter toute panique chez les opérateurs économiques en maintenant une communication mesurée, elle a quand même mis en garde ces derniers sur la situation, en précisant qu'elle «ne peut pas dire que l'économie kényane a sauté l'obstacle».

La Banque centrale table ainsi sur un taux de croissance entre 5% et 5,5% pour 2017. Ce pronostic intègre les effets de la sécheresse qui ont nui à la production de café et de thé, le ralentissement de la croissance du crédit ou encore les plafonds des taux d'intérêt appliqués aux banques commerciales.

L'institution a également commencé à prendre en compte les effets causés par les retards des investissements tant privés que publics, notamment les dépenses prévues dans le budget et destinées aux grands projets, depuis l'annulation du scrutin du 8 août dernier par la Cour suprême.

Ce 16 octobre, l'opposition a prévu de battre le pavé et ne serait pas près d'abdiquer face au pouvoir en place. La crainte de débordements dans le bras de fer opposant partisans de Kenyatta et fidèles d'Odinga -qui a abandonné la course à la présidentielle- maintient le trend baissier des actions kényanes, tout en faisant bondir les euro-obligations du pays.

Reste à savoir si des affrontements entre opposition et forces de sécurité, conjugués à la crainte de Nairobi de perdre son accès préférentiel au marché financier de la City et aux flux d'investissement britanniques, ne risqueraient pas de décourager les investisseurs et bailleurs de fonds présents au Kenya.

Amine Ater

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