Egypte : la Banque centrale augmente les réserves obligatoires pour juguler l'inflation

L’inflation et la pénurie en devises ont poussé la Banque centrale égyptienne à revoir à la hausse les réserves obligatoires pour les banques. Une décision qui pour objectif d'atténuer l’inflation qui prend à la gorge les ménages égyptiens depuis la dévaluation forcée de novembre 2016.
Amine Ater

Les autorités monétaires égyptiennes viennent d'annoncer une hausse des réserves obligatoires pour les banques. Une mesure qui sera effective dès la semaine prochaine et que la Banque centrale égyptienne justifie comme un premier pas vers la réduction des taux d'intérêts et comme un levier pour atténuer l'inflation déclenchée par la dévaluation de la monnaie.

Mesure express

Le ratio des réserves imposé pour le contrôle de la masse monétaire passera ainsi de 10 à 14% dès le 10 octobre prochain. Pour la Banque centrale, ce changement de taux est justifié par les récentes performances et la rentabilité des banques. Suite à la perte de 50% de valeur de la livre égyptienne, conséquence de la dévaluation forcée de novembre dernier, Le Caire a dû faire face à une pénurie de devises qui a fait décollé l'inflation à 30%.

Face à cette situation, les autorités monétaires ont limité les prêts au gouvernement et augmenté les taux d'intérêt de 7%. Des mesures critiquées par le patronat qui estime que la hausse des coûts d'emprunt empêche toute reprise de la croissance. Le FMI de son côté a perçu des signes précurseurs de la persistance de l'inflation, un avis partagé par la Banque central qui a décidé de maintenir le taux d'intérêt de référence à 18,75%.

Baisse prévue pour la mi-juin 2018

L'inflation de base annuelle a de son côté enregistré une légère baisse passant de 35,2% en juillet à 34,9% en août dernier. Le FMI table pour sa part sur une baisse de 10% du taux global de l'inflation d'ici à la mi-juin 2018. Un pronostic optimiste qui s'appuie sur le programme de réforme en cours, axé sur la flottaison de la monnaie et les deux cycles d'augmentation des prix du carburant et de l'électricité sont censés stopper l'hémorragie des réserves de devises étrangères qui se situent actuellement au-dessus de 36 milliards de dollars.

Les rentrées de portefeuilles étrangers ont également augmenté, alors que les avoirs à l'étranger des bons du Trésor égyptiens, alimentés par des taux d'environ 20% se sont élevés à 17,9 milliards de dollars à fin septembre dernier. Parallèlement, la dette égyptienne s'est élevée à 79 milliards de dollars en juin dernier contre 55,8 milliards de dollars lors de la même période en 2016. Cette nouvelle mesure vise selon la Banque centrale à replacer les réserves obligatoires au même niveau que celui qui prévalait entre 2001 et 2012.

Ce niveau des réserves obligatoire devrait être progressivement abaissé de manière à aider les prêteurs à satisfaire les exigences en liquidité du marché. Cette décision devrait avoir une incidence minime sur la croissance du crédit vu le faible taux de prêt/dépôts enregistré par les banques locales, mais pourrait affecter le montant de liquidité disponible pour investir en bons du Trésor.

Amine Ater

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