Zimbabwe : la pénurie de devises va-t-elle s'exacerber ?

Le recours au paiement en espèce se raréfie en Zimbabwe n’atteignant que 2% de l’ensemble des transactions enregistrés par les Grandes et moyennes surfaces commerciales (GMS). Une situation qui fait craindre une pénurie de devises alors que ce pays d’Afrique australe a abandonné l’usage de sa monnaie en 2009 à cause d’une inflation record.
Amine Ater

La situation monétaire au Zimbabwe a entraîné une hausse des paiements par cartes bancaires ou de crédit et en argent mobile, au niveau des détaillants. Selon la chaîne de grande et moyenne distribution Spar, qui compte 33 magasins dans ce pays d'Afrique australe, les transactions en espèces ont diminué à près de 2% des recettes quotidiennes de la chaîne.

60% d'inflation en un an

Cette situation représente un nouveau facteur aggravant à la réduction des stocks de devises nécessaires à l'importation de produits alimentaires et de premières nécessité. Bien que l'agence officielle des statistiques n'évoque qu'une hausse de 0,1% en août dernier des prix à la consommation, la chaîne de GMS évoque pour sa part, une inflation de 60%/an des produits importés. Des produits qui représentent 60% de l'offre proposée par les GMS. Une situation qui préoccupe les fournisseurs qui commencent à manquer de devises. D'ailleurs, les détaillants donnent comme exemple le prix d'un pot de café instantané de 200 grammes qui est passé de 9 à 14 dollars en l'espace d'un mois.

Les banques peinent à répondre à la demande

La pénurie de devises, notamment de dollars, menace également les banques. Pour rappel, le Zimbabwe a recours au billet vert comme monnaie depuis qu'il a été forcé d'abandonner sa monnaie en 2009 après une inflation astronomique. La Banque central a par la suite mis en place des billets obligataires à valeur égale avec le dollar qui ont été mis en circulation en 2016 mais qui ne sont pas acceptés par les centrales d'achats internationales, y compris celle proposant du pétrole et des produits agricoles.

Cet outil financier n'arrive toujours pas à susciter l'engouement au niveau local, preuve en est, les détaillants et les stations-services à Harare facturent 30 à 40% de plus, si les clients utilisent les billets obligataires au lieu de billets de banques. Résultat des comptes : la Banque centrale a limité le retrait quotidien des banques à 50 dollars, une barre revue à la baisse par les établissements bancaires qui limitent le retrait à 20 dollars.

Une situation qui a entraîné l'apparition de files d'attentes monstres devant les agences bancaires plusieurs heures avant l'ouverture. Un afflux massif auquel les banques peinent à répondre à cause des faibles réserves des agences qui ont cessé d'approvisionner les guichets automatiques. Une situation exacerbée par le manque d'investissement étranger direct.

Amine Ater

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