Burkina Faso : le climat d’insécurité mine le tourisme

Alors que le Burkina tente de se relever de la dernière attaque terroriste qui a frappé la capitale du pays le 13 août 2017, l’annonce de l’évacuation des volontaires de la paix américains est venue s’ajouter aux incertitudes sécuritaires. Le tourisme est l’un des premiers secteurs à être affecté par le climat qui prévaut dans le pays en dépit des nouvelles mesures annoncées par les autorités pour faire face à la situation.

C'était attendu que la recrudescence des attaques terroristes, dans la zone frontalière du Mali mais aussi et surtout à Ouagadougou la capitale, va impacter négativement l'image du Burkina et affecter par la même occasion l'économie du pays en particulier le secteur touristique.

Aux lendemains de la dernière attaque en date, celle du 13 août qui a visé le restaurant Aziz Istanbul et qui s'est soldée par 19 morts, les autorités sécuritaires ont annoncé de nouvelles mesures sur la principale voie de la capitale, l'Avenue Kwamé N'Krumah, sur laquelle sont situés la plus part des grandes banques ainsi que des hôtels et autres restaurants prisés par les étrangers et les touristes. Pour rappel, c'est un autre établissement situé sur la même avenue, le Capuccino, qui a été visé par une première attaque terroriste le 15 janvier 2016 avec 26 morts enregistrés.

Il y avait donc de quoi réagir en urgence et ce lundi 4 septembre le ministre de l'intérieur burkinabé Simon Compaoré a présenté aux riverains de l'avenue le nouveau dispositif de contrôle et de sécurisation de la capitale, une manière de les rassurer sur la situation. « Des mesures fortes sont en train d'être prises. Nous avons pris des dispositions pérennes pour minimiser les risques » a indiqué le ministre burkinabé qui a fait remarquer qu'aucune ville du monde n'est aujourd'hui épargnée par les risques d'actes terroristes.

« L'action des terroristes, nous allons nous y opposer et nous en avons les moyens  parce que les hommes sont là. Nos jeunes gendarmes et policiers sont formés et ne  demandent qu'à ce qu'on puisse leur faire confiance et que nous puissions petit à petit faire en sorte qu'ils puissent monter en puissance, du point de vue de leur équipement, leur formation, pour qu'il soit possible de sécuriser, d'apporter la joie et le bonheur sur cette voie appelée avenue Kwame N'Krumah".

Climat d'incertitudes

La sortie médiatique du ministre burkinabé de la sécurité est intervenue le lendemain de l'annonce, par l'ambassade américaine, de l'évacuation temporaire des 124 volontaires du Corps de la paix qui séjournent dans le pays. «Par mesure de prudence et compte tenu des circonstances particulières de leur service, tous les volontaires du Corps de la Paix - Burkina Faso ont été temporairement évacués du pays en raison de préoccupations sécuritaires », a expliqué le communiqué publié le 3 septembre dernier et dans lequel, l'ambassade américaine a exhorté ses ressortissants à plus prudence en raison « des risques d'actes terroristes ».

La décision a amplifié le climat d'incertitude sécuritaire éclipsant du coup l'annonce, faite la semaine dernière, du président français Emmanuel Macron qui a prévu de se rendre « prochainement à Ouagadougou » pour présenter sa politique africaine. « C'est une décision souveraine, nous n'allons pas faire de commentaire » a réagit le ministre burkinabé par rapport à cette évacuation avant de tenter de rassurer l'opinion.

« Nous remercions seulement tous ceux qui sont là, les étrangers, les européens, les américains et les africains qui décident de se mouvoir avec nous. La vie va continuer et de plus belle. Dans les autres pays, il y a aussi des attentats mais on continue d'y aller. Et on va continuer d'y aller parce que les peuples là-bas se battent et vont gagner la bataille. Et le peuple burkinabé qui se bat également gagnera sa bataille », a déclaré le ministre burkinabé.

Une étude de l'Observatoire national du tourisme burkinabé a relevé que les recettes des hôtels, des cafés, des restaurants et des agences de voyage se sont drastiquement effondrées. Dans les deux mois qui avaient suivi l'attentat, le chiffre d'affaires des hôtels avait ainsi plongé d'un tiers, celui des cafés et restaurants de 42% et celui des agences de voyages de 56% selon la même source.

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