Egypte : les activités du canal de Suez accusent une légère baisse de recettes

La crise économique qui touche l’Egypte, notamment la perte en valeur de la monnaie nationale, impacte désormais la situation financière du canal de Suez, devenu depuis la chute du régime Moubarak, l’une des principales sources de devises pour le pays. Résultat des comptes, les activités du canal ont enregistré une baisse de recettes de l'ordre de 2% entre mai et juin dernier.
Amine Ater
Les autorités du canal de Suez tablent sur un volume de recettes de 13 milliards de dollars à l'horizon 2023.

Le canal de Suez vient d'enregistrer une baisse de ses revenus en juin dernier. L'une des plus importantes sources en devises d'Egypte vient en effet d'accuser une perte de 2,8%, selon les autorités égyptiennes. Le chiffre d'affaires du canal est ainsi passé de 439,8 millions de dollars en mai dernier à 427 millions de dollars en juin.

Un méga-chantier dans la foulée

Une baisse qui n'a pas empêché la Suez Canal Authority d'afficher des résultats en hausse de 2% à fin juin, contre 418,7 millions de dollars lors de la même période en 2016. En termes de revenus, le canal a engrangé quelque 1,29 milliard de dollars au deuxième trimestre 2017, pour 1,25 milliard de dollars lors du deuxième trimestre 2016.

Le canal de Suez représente actuellement l'une des rentrées régulières en devises pour l'Egypte. Le pays connaît de sérieuses difficultés pour maintenir ses réserves de change depuis la dévaluation opérée en mars 2016. Parallèlement, le gestionnaire du canal doit mener à bien les travaux de dédoublement, lancés en août 2015 par le président Al-Sissi, qui impliquent l'approfondissement des 193 km de parties navigables et la construction d'une nouvelle voie le long d'un tronçon de 35 km, permettant le déplacement de navires dans les deux sens

13 milliards de dollars à partir de 2023

L'objectif initial de l'autorité du canal est de booster les revenus du canal de 259% à l'horizon 2023 pour dépasser la barre des 13 milliards de dollars contre une moyenne de 5 milliards de dollars, avant la révolution de 2011. Des objectifs qui paraissent incertains après les derniers résultats et la dépendance poussée du Trésor égyptien aux devises générées des activités du canal. Les autorités financières ont d'ailleurs fixé, pour ce dernier, un seuil de revenus de 3,6 milliards de dollars pour l'exercice en cours. Et cette situation risque de perdurer tant que les rentrées en devises provenant du tourisme et des IDE ne renouent pas avec leur rythme de croissance.

Pour rappel, le pays est actuellement touché par une pénurie de produits de consommation de base, notamment le lait en poudre et les médicaments. Une demande que l'outil de production local, contrôlé en grande partie par l'armée, est loin de couvrir, alors que les importateurs peinent encore à approvisionner le marché faute de devises.

Amine Ater

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