Nigéria : la Banque centrale maintient le taux directeur à 14%

Le comité de politique monétaire de la National Bank of Nigeria vient de décider le maintien de son principal taux directeur à 14% pour la sixième fois consécutive. Cette décision de la Banque centrale s’inscrit dans un environnement économique où l’inflation se situait à 16,1% en juin dernier et dont l’objectif est de stabiliser le taux de change et maintenir les réserves de change à flot.
Amine Ater

La Banque centrale nigériane vient de maintenir son principal taux directeur pour la sixième fois consécutive. Fixé à 14%, ce taux devrait permettre à la Banque de maintenir ses gains dans l'inflation et de stabiliser le taux de change. La décision du comité de politique monétaire de la National Bank of Nigeria s'inscrit dans un environnement économique marqué par l'inflation.

16% d'inflation à juin dernier

Si la conjoncture économique nigériane enregistre un soupçon d'accalmie, après le léger recul de l'inflation à 16,1% en juin dernier, le taux de celle-ci est à rebours des objectifs du gouvernement qui espère le voir situé entre 6% et 9%. Le gouvernement nigérian ne cesse par ailleurs de travailler à la stabilisation du taux de change, en mettant en place une batterie de mesures pour accroître les réserves de change.

Mais ces efforts semblent vains face à la crise que traverse le pays : l'économie du géant ouest-africain s'est contractée pour le cinquième trimestre consécutif, occasionnant une lourde pression sur les prix des produits de consommation de base, alors que les autorités s'apprêtent à engager la politique d'assouplissement monétaire. Une initiative qui faire craindre des impacts négatifs sur le naira, avec une baisse conséquente des entrées en devises.

Des réserves de change qui se stabilisent

Reste à savoir si l'assouplissement annoncé par l'Exécutif sera, ou non, mis en œuvre à court terme. Pour le cabinet sud-africain Renaissance capital, si cette décision devait voir le jour dans l'immédiat, elle représenterait un danger pour la stabilité des cours de change. Pour la Banque centrale, la politique d'assouplissement monétaire n'est pas envisageable, tant que le taux d'inflation ne passera pas au-dessous de la barre des 12%. D'ailleurs, la Banque centrale a cédé l'équivalent de 1,5 milliard de dollars sur les marchés de changes en juin dernier, contre 985 millions de dollars en mai. Les interventions de la National Bank of Nigeria sur ce marché pour soutenir la monnaie nationale ont finalement abouti à un volume de ventes de 6,5 milliards de dollars, cumulés depuis février dernier.

Le Comité de politique monétaire de la Banque centrale s'est également montré satisfait des flux d'investissements qui montrent désormais des signes d'amélioration. Pour les analystes de la Banque centrale, la confirmation de cette tendance, conjuguée à une amélioration continue de la gestion du système de change, pourrait renforcer considérablement les efforts de reprise économique. La décision de maintien des coûts d'emprunts s'inscrit également dans cette optique, tout comme le dispositif «Nafex», une sorte de marché de la monnaie mis en place pour les étrangers, et dans lequel les prix sont alignés sur ceux du marché noir de manière à mettre fin à la pénurie du dollar.

Amine Ater

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