La crise alimentaire devient inquiétante en Afrique de l'Est

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture tire encore une fois la sonnette d'alarme en Afrique de l'Est, où la situation alimentaire s'est gravement détériorée, après les faibles pluies enregistrées. Aujourd'hui, les terres et les pâturages asséchés affectent dangereusement les populations et le cheptel dans cette partie du Continent.
Selon la FAO, pas moins de 16 millions de personnes, réparties sur cinq pays, sont menacées par la crise alimentaire en Afrique de l'Est.

La situation alimentaire en Afrique de l'Est s'est considérablement détériorée, apprend-on de l'organisme des Nations Unies en charge de l'alimentation et de l'agriculture (FAO). L'institution a émis une alerte à travers le Système mondial d'information et d'alerte rapide (SMIAR) pour prévenir la communauté internationale qu'en raison des faibles pluies, pour la troisième saison consécutive dans la région, la résilience des familles face à la famine s'est «sérieusement dégradée». « Pour la troisième saison consécutive, les familles ont dû faire face à des pluies insuffisantes, elles manquent à présent de solutions pour s'en sortir. Elles ont besoin d'aide dès maintenant avant que la situation ne se détériore davantage», a confié Dominique Burgeon, directeur de la Division des urgences de la FAO.

D'après le responsable onusien, les zones les plus touchées se situent au centre et au sud de la Somalie, au sud-est de l'Ethiopie, au nord et à l'est du Kenya, au nord de la Tanzanie et au nord-est et au sud-est de l'Ouganda. Dans ces cinq pays, le nombre de personnes ayant besoin d'une aide humanitaire urgente avoisine les 16 millions, soit 30% de plus qu'il y a 7 mois. Dans le cas de la Somalie par exemple, près de 50% de la population fait face à une insécurité alimentaire, sporadiquement  atténuée par des aides humanitaires occasionnelles qui permettent d'éviter le pire.

Néanmoins, la situation reste toujours préoccupante, surtout en Ethiopie, au Kenya et toujours en Somalie, où les taux de mortalité du cheptel font chuter la production laitière, avec ses conséquences sur les réserves alimentaires des populations en bas âge. Une raison de plus pour venir en aide à ces populations, comme le précise Dominique Burgeon :

«Lorsque l'on sait à quel point le lait est essentiel pour le développement des enfants âgés de moins de cinq ans et les dommages irréversibles que son absence peut entraîner, il est évident qu'aider les éleveurs à faire face à cette sécheresse est primordial».

De faibles rendements agricoles en perspective

La situation créée par les faibles précipitations en Afrique de l'Est a eu de lourdes conséquences, particulièrement sur les récoltes. Les pluies attendues pour les récoltes du gu (entre avril et juin) sont arrivées tard et la culture de maïs a été affectée à 85% par la sécheresse dans la région Bas-Chébéli en Somalie. De plus, la production céréalière locale en Ethiopie, au Kenya, en Tanzanie ou en Ouganda, a enregistré des taux très faibles.

Outre la sécheresse qui décime les cultures, la chenille légionnaire, qui a pratiquement envahi toute la région, attaque les plantations et provoque des dégâts considérables sur les cultures de maïs. Ce phénomène d'invasion d'insectes est très connu en Afrique australe et il est à l'origine de dégâts ingérables en Afrique de l'Est. Au Kenya, on estime à environ 200 000 hectares les cultures décimées, alors la moitié des cultures des 111 districts de l'Ouganda aurait été envahie par les chenilles légendaires.

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