Conjoncture : l’économie marocaine redémarre

L’économie marocaine connaîtrait une reprise, c’est ce qui ressort des constats du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques. Pour cet organe, une partie des blocages économiques enregistrés en 2016, ont été dépassés depuis le début de 2017, notamment au niveau des secteurs productifs marocains (agricoles et non agricoles). Les banques marocaines ont de leur côté plus progressé à l’international, notamment au niveau continental.
Amine Ater

Le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS) dépendant de la Banque centrale marocaine vient de tenir sa cinquième réunion. L'occasion d'analyser la cartographie des risques financiers qui guettent l'économie marocaine ou encore examiner l'état d'avancement de la feuille de route inter-autorités en matière de stabilité financière pour la période 2016-2018.

Reprise en 2017 après le blocage de 2016

Le CCSRS se veut ainsi rassurant sur les risques macroéconomiques extérieurs, les situant à un niveau « modéré ». Une appréciation justifiée par des réserves de devises de plus de 6 mois que le Comité estime « suffisantes ».  Au niveau national, l'instance a rappelé les difficultés causées en 2016 par la contre performance du secteur agricole, alors que les activités non-agricoles ont lors de la même période eu du mal à performer, exception faite de l'écosystème automobile.

Des secteurs qui ont connu une certaine reprise depuis le début de l'année en cours, ce qui devrait permettre à Rabat d'atténuer son déficit budgétaire d'ici 2018. Le CCSRS a également signalé un retour de la croissance en terme d'octroi de crédits aux entreprises non-financières, après le recul enregistré en 2015. Il n'empêche que le Comité s'alarme de la hausse des taux de créances en souffrance, alors que les délais de paiement des créances inter-entreprises se sont aussi allongés, particulièrement pour les entreprises à taille réduite.

Des colosses aux pieds d'argile ?

Une situation que Bank Al Maghrib (BAM) espère renverser par la mise en œuvre de la réforme du cadre législatif et réglementaire relatif aux délais de paiement, finalisée et adoptée lors du deuxième semestre 2016. Du côté des bilans bancaires, les établissements marocains ont accusé une baisse de leurs marges d'intérêts qui s'est conjuguée à une hausse du risque de crédit sur leurs opérations réalisées localement. Un constat qui dénote avec la bonne santé affichée par les mêmes groupes au niveau de leurs activités opérées à l'étranger (notamment en Afrique).

Globalement, les banques marocaines disposeraient d'un « bon niveau de capitalisation » selon le Comité. BAM est par ailleurs en cours de renforcer le cadre prudentiel de manière à « consolider la résilience du secteur ». La Bourse de Casablanca a connu une volatilité jugée modérée et a accusé une baisse lors des 4 premiers mois de l'année. Le Comité a également pointé une tendance à la hausse de la liquidité du marché boursier, qui reste insuffisante en raison de la faiblesse du flottant.

Ces constats « favorables » du Comité sur l'état de santé de l'économie marocaine viennent conforter Bank Al Maghrib dans sa volonté de libéraliser le dirham. Une mesure défendue par la Banque centrale et l'exécutif, alors qu'une partie de l'opinion publique marocaine, notamment la presse ne semble pas conquise par les arguments avancés par BAM depuis quelques mois.

Amine Ater

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