Nigéria : les indices de la reprise économique pointent du nez

L'économie nigériane montre de plus en plus des signes de sortie de crise. Au premier trimestre de cette année, le PIB affichait un taux de croissance de moins de 0,25%. Un chiffre encourageant qui présage un meilleur cru pour le reste de l'année, puisque le pays a enregistré un taux de croissance net de 1,5 % en 2016.
Le gouvernement nigérian table aujourd'hui sur une reprise du secteur des hydrocarbures pour pouvoir rompre avec la récession.

Les décideurs nigérians peuvent souffler. L'économie du pays se relève de plus en plus de sa période de stagnation. Pour preuve, le PIB de la nation la plus peuplée d'Afrique a enregistré un recul de 0,52% au premier trimestre 2017 par rapport à l'année précédente, mais marque une croissance par rapport aux trimestres précédents. Le Bureau national nigérian des statistiques, qui a révélé ses chiffres, vient d'ailleurs de revoir ses estimations pour la croissance au dernier trimestre 2016. Celle-ci passe d'une contraction de 1,73 à 1,3 %.

Quoique timide, cette embellie indique un renouement prochain avec la croissance, surtout dans un contexte où les prix du pétrole commencent à reprendre des couleurs. Mieux encore, ces nouveaux chiffres confirment l'optimisme des institutions financières internationales qui prévoient un retour à la croissance pour Abuja dès cette année. Et si le FMI prévoit pour le pays une croissance à 0,8% en 2017, la Banque mondiale,elle, se montre plus «généreuse» avec un taux de 1,2% pour cette année.

Pétrole : reprise de la productivité, non de la rentabilité

Le secteur des hydrocarbures est le moteur de l'économie nigériane, puisqu'il représente quelque deux tiers des revenus de l'Etat. C'est dans ce sens d'ailleurs que le gouvernement a déclaré que l'accélération de la production de pétrole est nécessaire pour soutenir ses dépenses, surtout en matière d'infrastructures, afin d'améliorer l'attractivité du pays auprès des investisseurs étrangers. Il s'agit là d'une des priorités du gouvernement du président Muhammadu Buhari qui vise, depuis le début de la crise du pétrole, à diversifier son économie. En début de ce mois, le Parlement nigérian a approuvé l'augmentation de 21 % des dépenses de l'Etat pour atteindre les 7,4 trillions de nairas (23,5 milliards de dollars). Un tiers de ce budget sera dédié à la construction de routes, de chemins de fer, de ports et à la modernisation du secteur de l'énergie pour soutenir l'activité des entreprises et créer des emplois.

Vers la fin d'une crise de 3 ans ?

Toutefois, les attentes du gouvernement butent toujours sur une industrie pétrolière qui peine à reprendre du rythme. Principale source de recettes pour l'Etat, l'activité du secteur s'est en effet contractée de 11,6% par rapport à l'année précédente, malgré un gain dans la productivité. La production moyenne de pétrole a progressé de 0,07 million de barils par jour au dernier trimestre 2016 à 1,83 million de barils au premier trimestre, selon le Bureau national des statistiques. Soit le sixième trimestre consécutif où la croissance du secteur reste négative. Mais malgré ces chiffres, les analystes et observateurs sont plutôt optimistes quant à un retour rapide du secteur à la normale. Un enthousiasme motivé par la légère reprise des prix et la volonté de la compagnie d'Etat, la Nigerian National Petroleum Corporation, de mettre les bouchées doubles pour booster sa productivité.

Parallèlement, l'agriculture (24% du PIB) affiche des signes négatifs pour ce premier trimestre de l'année. Selon le Bureau des statistiques, les activités agricoles se sont améliorées de 3,4%, soit le rythme le plus lent depuis le premier trimestre de l'année dernière. Au regard de cette performance sectorielle, les analystes n'augurent rien de bon pour les années à venir, surtout que le pays, dans ses tentatives de diversification économique, parie déjà sur les industries agro-alimentaires.

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