Crise alimentaire en Afrique : la FAO s’inquiète d'une situation sans précédent

La sécheresse et les conflits aggravent la situation de sécurité alimentaire en Afrique, s’est alarmée jeudi l'organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Un appel à l’aide qui survient quelques semaines après une promesse de dons de 627 millions de dollars faite par 14 bailleurs de fonds le 24 février 2017.

La promesse de dons de 672 millions de dollars faite par 14 bailleurs de fonds, il y a moins de deux semaines, pour venir en aide à plus de 17 millions de personnes au Nigeria et dans la région du lac Tchad minés par les conflits, n'a pas pu convaincre l'organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) de ne pas tirer la sonnette d'alarme, une fois de plus.

"C'est une situation sans précédent. Nous n'avions jamais encore connu quatre menaces de famine dans plusieurs pays simultanément", a déclaré jeudi le directeur-général adjoint de la FAO en charge du département du Développement économique et social, Kostas Stamoulis.

El Niño est passé par là

Au total, « 37 pays ont besoin d'une aide alimentaire extérieure, dont 28 pays africains », en raison de l'impact prolongé de la sécheresse de l'année dernière, due à El Niño, un phénomène naturel qui se produit tous les deux à sept ans et peut durer jusqu'à 18 mois caractérisé par le réchauffement anormal de la température de surface de la mer dans la partie centrale et orientale de l'océan Pacifique équatorial. Et parallèlement, des récoltes, au Mozambique, en Zambie et au Zimbabwe sont menacées par une infestation de chenilles légionnaires et des inondations. Néanmoins l'espoir est encore permis dans certaines zones. « Les récoltes de maïs en Afrique australe, affectées par El Niño, devraient se rétablir cette année, la production d'Afrique du Sud devrait augmenter de plus de 50% par rapport à 2016, avec des tendances positives probables dans la plupart des pays proches »

La production agricole devrait rebondir en Afrique australe mais ce phénomène conjugué avec les conflits et troubles prolongés, a alimenté les rangs de personnes déplacées et affamées dans d'autres régions du monde, a souligné la FAO.

17 millions de personnes gravement affectées au Yémen

Une situation qui demande une action rapide, une aide alimentaire immédiate, puisque dans certains pays comme le Soudan du Sud, environ 4,9 millions de personnes sont classées comme en situation de crise, d'urgence ou de famine. C'est d'autant plus urgent que ce nombre devrait, selon les projections de la FAO, augmenter jusqu'à 5,5 millions, soit près de la moitié de la population du pays, au plus fort de la saison maigre en juillet. Et la liste des pays dans le besoin n'est pas exhaustive. La somalie qui fait partie des quatre nations de l'ONU visées par un appel à l'aide humanitaire de 4,4 milliards de dollars combine insécurité civile et sécheresse, depuis plus d'un quart de siècle de conflit. En 2011, la sécheresse avait entraîné une famine qui avait fait environ 260 000 victimes.

En ce même moment au Yémen et au Nigéria, respectivement 17 et 8,1 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire grave et, paradoxalement dans un contexte de récoltes mondiales abondantes.

Sur ce tableau noir figurent l'Afghanistan, le Burundi, l'Irak, le Myanmar, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, et la Syrie. Des pays minés principalement par des conflits et désordres civils et dans lesquels des millions de personnes ont besoin d'une assistance alimentaire immédiate.

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Commentaire 1
à écrit le 05/03/2017 à 18:18
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Pour aller prendre les richesses de l’Afrique les occidentaux sont là, mais pour les aider ce n'est plus la même histoire. Tandis qu'en europe on nous dit que l'avenir c'est le marché africain, on entend plein de politiciens et d'hommes d'affaire...

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