Maroc : le FMI satisfait des résultats des réformes économiques

Le conseil d’administration du FMI vient de conclure, cette semaine, les consultations de son programme avec le Maroc à travers la Ligne de précaution et de liquidité (LPL) pour l’année 2016. Le Fonds a noté avec satisfaction l’amélioration de la situation macroéconomique du pays depuis 2012 grâce aux réformes engagées par les autorités du pays pour accompagner la transformation de l’économie marocaine.

C'est un fait qui mérite d'être souligné au vu de sa rareté sur le continent mais aussi de la sévérité de notoriété publique du FMI en matière d'évaluation économique. Ces derniers temps, les conclusions du fonds sur l'analyse des résultats macroéconomiques de l'économie marocaine, se ressemblent tous ou presque. Elles se résument, pour l'essentiel,  à de réels  motifs de satisfaction pour ce qui est de l'appréciation du bilan des réformes engagées par le pays pour améliorer sa situation économique, dans le cadre de la mise en œuvre du programme convenu d'un commun accord entre les deux parties depuis 2012. L'année là, le Maroc a en effet souscrit avec le FMI, une ligne de précaution et de liquidité (LPL) pour faire face à la dégradation de ces indicateurs macroéconomiques qui a atteint, à l'époque, un niveau assez critique.

 Depuis, les autorités ont engagés plusieurs réformes structurelles sous la surveillance du FMI qui évalue régulièrement les résultats enregistrés dans le cadre de la LPL que le Maroc a renouvelé en 2014 sans avoir à eu recourir à cette prime d'assurance contre les risques endogènes et exogènes dont l'économie du pays était confrontée.

C'est du reste dans ce cadre que le Conseil d'administration du Fonds vient d'achever, il y a quelques jours, les consultations au titre du même programme pour l'année 2016, ce qui correspond avec la fin de la deuxième LPL souscrit par le Maroc auprès du FMI. Dans le communiqué qui a suivi, le Conseil du FMI a relevé avec satisfaction, que « la situation macroéconomique du Maroc s'est améliorée depuis 2012, même si la croissance reste timide ».  En 2016, par exemple, celle-ci a accusé un repli en raison d'une forte contraction de la production agricole et de l'atonie de l'activité hors agriculture. Le taux de chômage est quant à lui descendu à 9,6 % au troisième trimestre 2016, mais il reste élevé chez les jeunes avec un taux de 21,8 % alors que l'inflation globale s'est estimé, en glissement annuel,  à 1,6 % en raison de la montée des prix alimentaires et énergétiques.

Selon le FMI, les déséquilibres extérieurs se sont fortement atténués depuis 2012, en dépit du fait que  le déficit courant se soit creusé à 2,9 % du PIB en 2016, contre 2,2 % en 2015. « La vigueur des exportations manufacturières et agricoles et un rebond du tourisme et des envois de fonds ont plus que compensé l'impact de l'augmentation des importations de biens d'équipement et de produits alimentaires et du repli des cours des phosphates » a mis en évidence le Conseil d'administration du FMI qui se basent sur les résultats des missions conduites régulièrement par ses experts dans le pays.  Selon ces derniers, grâce à cette dynamique qui s'est  conjuguée  à l'essor continu de l'investissement direct étranger (IDE), les réserves internationales se sont accrues pour se situer à environ sept mois d'importations.

Amélioration de la situation macroéconomique

Selon le constat dressé par le FMI, le travail de rééquilibrage budgétaire s'est poursuivi, ce qui a eu pour effet de ramener  le déficit ayant diminué de 4,4 % du PIB en 2015 à environ 4 % du PIB, par rapport à un objectif de 3,5 % du PIB pour 2016. « Ces résultats s'expliquent par la résilience des recettes fiscales et une bonne maîtrise des dépenses courantes, ce qui permet de compenser un déficit de dons d'environ 0,3 % du PIB et de financer une augmentation des dépenses d'équipement » a estimé la même source.

Dans le même cadre, le FMI a évalué la situation du secteur bancaire du pays et selon les résultats de la consultation, « les établissements bancaires sont bien capitalisés et disposent d'un financement stable ». Toutefois, le Fonds a alerté sur les créances improductives dont les niveaux sont orientées à la hausse ainsi que sur les risques liés à la concentration du crédit, certes en baisse, mais qui demeurent encore élevés.

« L'expansion des banques marocaines en Afrique subsaharienne ouvre de nouvelles voies de transmission des risques, mais la coopération avec les instances de supervision des pays d'accueil s'intensifient et les exigences de supervision applicables aux activités transfrontalières sont en train d'être mises à niveau ».

Perspectives favorables

Dans un contexte régional et mondial toujours plein d'incertiutudes, le FMI a estimé que les perspectives à moyen terme pour l'économie marocaine sont favorables. La croissance devant rebondir à 4,4 % en 2017 et se hisser à 4,5 % d'ici 2021 en dépit de la persistance des facteurs à risques qui pourraient plomber cette relative embellie. « Les risques demeurent considérables et concernent principalement la croissance dans les pays avancés et émergents, les tensions géopolitiques dans la région, les cours mondiaux de l'énergie et la volatilité des marchés financiers mondiaux ». Pour le FMI, les perspectives d'une plus forte croissance à moyen terme dependront de la mise en œuvre continue d'un vaste ensemble de réformes . Il s'agit, entre autres et comme le Fonds l'a maintes foids ressassé, de « la participation des travailleurs au marché du travail, l'accès au financement, une éducation de qualité, l'efficience des dépenses publiques et une amélioration plus poussée du climat des affaires ». De meme, la poursuite de la lutte contre la pauvreté et la réduction des disparités régionales et de genre seront également déterminantes pour assurer une croissance plus forte, durable et plus inclusive.

De manière générale et à l'issue de la dernière consultations, les administrateurs du FMI ont tenu à féliciter les autorités marocaines pour  la solidité de leurs réformes et de leurs politiques macroéconomiques, « lesquelles ont contribué à atténuer les vulnérabilités intérieures et extérieures, à renforcer les cadres de politique budgétaire et financière et à diversifier davantage l'économie ».  Ils ont également appréciés positivement les efforts consentis pour renforcer la gouvernance et la supervision des entreprises publiques tout en déclarant attendre « avec intérêt de plus amples progrès dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption ».

D'autres réformes sont en effet encore attendu pour l'amélioration de la situation économique du pays et le renforcement de sa compétitivité à travers notamment une migration progressive vers un régime de change flexible, un des dossiers importants que supervise la banque centrale du pays (BAM) et qui sera l'un des menu d'entrée du prochain gouvernement marocain.

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