Le Nigeria risque d’emprunter plus cher pour relancer son économie

L’agence de notation internationale Fitch Ratings vient d’abaisser d’un cran, la perspective de la note de la dette souveraine du Nigéria. Une mauvaise nouvelle pour le pays qui s’apprête à recourir aux marchés internationaux afin de mobiliser au moins 1 milliard de dollars pour relancer sa croissance. Alors que le succès de l’opération soulève toujours des inquiétudes, le pays va devoir emprunter à des taux plus chers, ce qui ne manquera pas d’assombrir davantage ses perspectives économiques.

C'est une mauvaise nouvelle pour le Nigeria qui vient de voir sa note pour la dette abaissée d'un cran par l'agence de notation financière internationale Fitch Ratings. L'agence a en effet révisé les perspectives de la note d'emprunt extérieur sur le long terme qui passe désormais de stables à négatives alors que le pays s'apprête à recourir aux marchés internationaux pour emprunter 1 milliard de dollars afin de financer son plan de relance économique. L'agence a dressé un tableau assez sombre de l'économie nigériane ainsi que des perspectives peu reluisantes pointant du doigt que « le manque de liquidités étrangères et la faible production pétrolière a contribué à entraîner le Nigeria dans sa première récession depuis 1994 ».

« L'économie s'est contractée sur les trois premiers trimestres de 2016, et la contraction globale pour 2016 devrait atteindre les -1,5% » a justifié Fitch Rating dans son communiqué avant de prévoir, par la même occasion « une relance faible de la croissance en 2017, avec + 1,5%, loin des moyennes de 4,8% entre 2011 et 2015 »A ces incertitudes, s'ajoutent une inflation qui monte désormais à près de 20% et selon plusieurs experts, la monnaie nationale, le naira, va poursuivre sa dégringolade face au dollar sur les prochains mois. De quoi compliquer encore les difficultés auxquelles fait face le pays en matière d'importation, notamment les matières premières et biens de consommation, une situation qui n'est pas sans affecter frontalement ses pays voisins qui dépendent fortement de l'état de santé de l'une des premières économies d'Afrique.

Taux élevés

A moins que les experts de Fitch Rating n'ont pas eu le temps de prendre connaissance et d'intégrer dans leurs évaluations, le dernier plan de relance et de mobilisation des ressources financières sur les marchés internationaux dévoilés il y a quelques jours par le gouvernement, l'annonce est de mauvaise augure pour le pays.

Le Nigéria risque ainsi d'emprunter à des taux plus chers et se voir réclamer des primes de risques plus importantes lors de sa sortie dont le succès est toujours sujet à caution au vue de l'évolution de la situation économique du pays.

Comme consolation, le Nigéria peut se contenter du maintien par la même agence de sa note d'émetteur en devises étrangères sur le long terme, mais cela risque de ne pas suffire à rassurer les marchés.

Il est vrai, les dernières prévisions notamment de la Banque mondiale, tablent sur une remontée sensible des cours des matières premières cette année. C'est le cas pour le pétrole dont le Nigéria est l'un des plus grands producteurs du continent, mais sans une nouvelle réorientation de la politique qu'adoptent actuellement les autorités fédérales, la crise que traverse le pays risque de perdurer encore pour quelques années.

En attendant, le président Buhari, actuellement en congé médical à Londres, est vivement attendu pour envoyer des signaux forts aux marchés, avant la très redoutée sortie sur le marché international des capitaux. Un succès mitigé de l'opération sera, en effet, de nature à sonner le glas pour l'économie du pays qui est entrée en récession l'année dernière.

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