Zimbabwe : face à aux impayés, le FMI plie mais ne rompt pas

Le Fonds monétaire international a annoncé qu'elle levait les sanctions contre le Zimbabwe mais ne ferait plus de nouveaux prêts au pays si ce dernier ne s'acquitte pas auprès de ses créanciers. La normalisation des relations entre l'institution et Harare est encore bien loin.

Harare a fait des progrès vis-à-vis de sa dette publique. Pour récompenser ces efforts, le FMI a décidé de lever les sanctions contre le pays de Mugabe. Il y a quelques semaines, Gerry Rice, porte-parole du FMI annonçait que « le Zimbabwe est maintenant à jour sur toutes ses obligations financières envers le FMI. Le Zimbabwe était en arriérés de remboursement de manière continue depuis 2001 ». Pour un retour à la normale, quant à la situation de crise de la dette du Zimbabwe, le FMI avait dans le courant de 2013 dépêché une mission technique à Harare. Suite à cette mission, l'institution financière avait conclu de ne plus accorder de prêts au pays. Le Zimbabwe avait déjà frôlé l'expulsion de l'institution en 2006 à cause de ses arriérés de paiement.

Cependant, même si la sanction est levée et que l'institution peut revenir normalement conduire ses missions pour assister le pays, elle refuse de prêter de nouveau. Le FMI conditionne ses nouveaux prêts à l'acquittement du pays auprès de ses autres créanciers.

Le Zimbabwe doit à la Banque mondiale plus d'un milliard de dollar alors qu'il doit aussi 600 millions d'arriérés à la Banque africaine de développement. Aux deux ténors s'ajoutent d'autres créanciers divers auprès desquels le pays avait pris des engagements financiers. L'exemple de la China Exim Bank qui a financé des projets énergétique pour Harare.

Une mesure pour éviter la mise sous perfusion du pays

Pour s'acquitter des dettes du FMI le Zimbabwe a dû débourser 107,9 millions de dollars, soit 15 ans d'arriérés. Alors que le pays fait face à une crise économique et une crise de devise, d'autres prêts pourraient l'asphyxier. Un effet contraire donc.

En effet, Harare cherche depuis à négocier un emprunt auprès du FMI, mais les donateurs internationaux restent méfiants vis-à-vis d'une aide qui pourrait maintenir sous perfusion le pays. Le FMI a préféré encourager les réformes que de mettre dans fonds à disposition de Mugabe. A en croire la notification du porte-parole du FMI, le gouvernement doit effectuer une réforme fiscale de profondeur et promouvoir le développement du secteur privé. Par là le FMI entend sûrement l'amélioration des notes souveraines du pays, l'amélioration du climat des affaires, la lutte contre la corruption et la gestion du taux d'inflation. Le Zimbabwe, qui a abandonné sa monnaie à la faveur du dollar américain en 2009 pour mettre fin à l'hyperinflation, dépense plus de 80% de ses revenus dans les salaires des fonctionnaires et compte parmi les pays les plus corrompus au monde.

Le Zimbabwe pourrait à ces conditions sortir sa tête de l'eau et refaire des prêts utiles au rayonnement du pays.

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