Afrique du Sud : Moody’s adresse un coup de semonce à Gigaba, le ministre des Finances

Moody’s Investors Service vient de conditionner le maintien de la viabilité de la dette sud-africaine à la présentation d’un plan d’assainissement « crédible » par le gouvernement en 2018. Une menace qui vient accentuer la pression sur Malusi Gigaba, ministre des Finances qui craint les effets d’une nouvelle baisse de la note souveraine sur l’attractivité d’une économie sud-africaine déjà mal en point.
Amine Ater
Moody's Investors Service vient de lier la viabilité de la dette publique sud-africaine, à l'annonce d'une plan d'assainissement budgétaire "crédible" en 2018.

Pretoria vient de recevoir un coup de semonce de la part de Moody's Investors Service. La filiale conseil de l'agence de notation américaine a fait savoir que la viabilité de la dette sud-africaine sera menacée à moins que le gouvernement présente un plan d'assainissement « crédible » en 2018.

La réduction des dépenses menacée par les élections

Cette menace à peine voilée d'une rétrogradation de la notation du pays vient après la déclaration de politique budgétaire à moyen terme du 25 octobre où le ministre des Finances, Malusi Gigaba a décrit une croissance économique et des recettes budgétaires en deçà des prévisions. Gigaba a également alerté sur la situation de la dette publique qui pourrait dépasser 60% du PIB en 2021.

L'approche des élections internes à l'ANC, puis des élections générales inquiètent également les agences de notation. En effet, la baisse des recettes publiques devrait se traduire par des ajustements budgétaires du côté des dépenses. Une procédure qui pourrait buter sur des pressions liées aux dépenses qui seront allouées aux élections de 2019.

Tous les indicateurs dans le rouge

D'ailleurs, le Trésor s'attend à une légère hausse du taux de croissance à 0,7% en 2017, contre 1,3% initialement prévu dans le budget de février dernier. Le département de Gigaba a également revu à la baisse ses prévisions de croissance pour les trois années à venir. Les recettes fiscales devraient de leur côté se situer autour de 3,6 milliards de dollars (50,8 milliards de rands).

L'exécutif indique aussi que le déficit budgétaire devrait atteindre 4,3% du PIB brut pour l'exercice en cours, contre les 3,1% annoncés en février dernier. Le déficit devrait selon les services de Gigaba se maintenir autour de 3,9% du PIB pour les trois prochaines années, ce qui enterre de fait les ambitions du Trésor d'une réduction progressive.

Cette sortie de Moody's vient accentuer la pression sur l'Afrique du Sud et plus particulièrement sur Malusi Gigaba qui avait déjà annoncé une série de réunion avec les agences de notation pour éviter une dégradation de la note de sa dette. Un scénario qui fait craindre au Trésor sud-africain une fuite massive de capitaux. Pour l'heure, Moody's évalue la dette sud-africaine un cran au-dessus de l'état de « junk » attribué aux investissements spéculatifs. Une notation partagée par S&P Global Rating.

Amine Ater

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