L'économie sud-africaine semble loin d'être sortie de la zone de turbulence, après la récession économique, le ministre sud-africain des Finances, Malusi Gigaba doit faire face à un trou de 2,9 milliards de dollars (40 milliards de rands) dans le budget, ce qui devrait pousser Gigaba à envisager la réduction des dépenses, l'augmentation des impôts ou encore la vente d'actifs publics pour éviter à l'économie du pays de nouvelles dégradations de notation.
Chemin de croix pour Gigaba
Pretoria doit maintenant faire face à ce déficit, alors que le ministère des Finances est déjà aux prises avec la détérioration des perspectives de croissance, les luttes internes pour prendre le contrôle du patri qui attise l'incertitude politique et dissuade l'investissement, sans oublier les dommages collatéraux causés par la polémique des Gupta qui se transforme petit à petit en boite de pandore pour Jacob Zuma et son entourage.
La réponse de Gigaba à cette situation est attendue le 25 octobre prochain, date fixée pour le traditionnel discours sur le budget à mi-mandat. Parallèlement, le ministre des Finances doit également faire face à des pressions politiques pour débloquer plus de financement à la compagnie aérienne nationale, South African Airways (SAA) et à d'autres entreprises publiques à court d'argent. Cette situation place le successeur de Parvin Gordhan dans une position inconfortable, alors que tous mouvement jugé suspect pourrait exposer l'Afrique du Sud à une dégradation de sa note souveraine.
En attendant les élections partisanes
Une éventualité qui pourrait déclencher des sorties massives de fonds, alors que S&P Global Ratings et Fitch Ratings ont pour rappel réduit la notation de la dette en devises sud-africaine en avril dernier en réaction au remaniement surprise qui a débouché sur le limogeage de Parvin Gordhan. Pour éviter ce scénario, Gigaba devra s'atteler à maintenir la croissance à un taux minimum de 0,7% pour cette année et à 1,2% en 2018.
Selon Sanlam Investment Management (filiale de l'assureur éponyme), en plus de l'augmentation des impôts, la réduction des dépenses et la vente d'actifs, le gouvernement devra engager de profonds changement en termes de politique budgétaire pour obtenir un répit temporaire des agences de notation. Des changements de politique économique qui restent tributaire de l'élection interne de l'ANC prévue dans deux mois. Cette élection devrait se jouer entre Cyril Ramaphosa et Nkosazana Dlamini-Zuma respectivement vice-présidente de la République et ancienne présidente de la Commission de l'UA.
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