Cameroun : avis contradictoires entre Paul Biya et le FMI sur la gestion des finances publiques

Le FMI qui vient de boucler une mission d’évaluation au Cameroun, demande à Yaoundé de faire plus d’efforts pour activer l’assainissement des finances publiques. Une recommandation qui intervient pourtant au moment où le gouvernement Camerounais se réjouissait d’une bonne exécution du Budget d'investissement au terme du 1er semestre 2017...

Il est parfois difficile de se situer entre le FMI et les Etats qu'il finance. En commentant sur sa page Facebook, le taux d'exécution du Budget d'investissement public au terme du premier semestre de l'année en cours, Paul Biya se réjouit de la « bonne gestion » de des finances publiques de son pays qui a permis « une réalisation du BIP à 53% ». Mais selon le Fonds monétaire international (FMI), le gouvernement camerounais doit encore mieux faire.

« Nous avons noté des progrès dans certains domaines. Mais de manière générale, nous pensons que le Cameroun doit continuer à faire beaucoup d'efforts... », a déclaré le chef de la délégation du FMI au Cemeroun Corinne Delechat qui vient de boucler une mission d'évaluation dans le pays d'Afrique Centrale.

Une mission d'évaluation du FMI au Cameroun

La mission d'évaluation de l'institution financière de Bretton Woods a porté principalement sur la Facilité élargie de crédit (FEC) d'un montant de 390 milliards de francs CFA accordée au Cameroun par le FMI au mois de juin 2017. Selon APA qui cite des sources proches de ce dossier, les discussions entre le gouvernement camerounais et la délégation du FMI ont été également élargies sur la situation des grands projets d'investissement, l'état d'avancement des projets spéciaux et l'exécution du plan d'urgence sans oublier les chantiers de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) 2019 prévue au Cameroun et les emprunts extérieurs engagés et envisagés pour 2017.

En ce qui concerne la Facilité élargie de crédit accordée au Cameroun, notamment sur le premier décaissement estimé à 100 milliards de francs CFA, « la première impression est que tout se passe bien », a souligné la délégation du FMI avant de recommander au gouvernement de Yaoundé d' « améliorer et assainir les finances publiques » pour une bonne exécution physico-financière de l'investissement public.

Une critique ou recommandation inutile?

Une critique que Douala semble minimiser mais compte bien appliquer. Seulement le Cameroun veut d'abord s'assurer d'une plateforme de concertation harmonisée pour tous les Etats de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale sous contrat avec le FMI. Le Cameroun, à l'image de ses voisins de la CEMAC, est frappé par la chute des cours du pétrole qui a entrainé une baisse vertigineuse des dépenses publiques de 4000 milliards de Fcfa en moins de trois ans à partir de 2014 dans la zone économique sous régionale.

Certes l'économie camerounaise est assez diversifiée notamment dans le secteur primaire, mais la baisse des revenus de l'or noir n'a pas pour autant épargné la trésorerie publique de l'Etat camerounais. En attendant « la reprise normale » du prix du baril, le pays s'est endetté davantage auprès des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux.

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Commentaire 1
à écrit le 01/09/2017 à 3:49
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Nous savons tous que le FMI n'a pas pour mission d'aider les états mais de les maintenir dans le sous développement et la dépendance ! L'autre mal de l'Afrique de l'ouest c'est le Franc CFA. Tant que nous serons assujetti à cette monnaie, il n'y aura...

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