Le Nigéria tente la carte de l’amnistie fiscale

Le gouvernement nigérian s’apprête à lancer une amnistie fiscale qui devrait attirer plus d’un milliard de dollars dans les caisses fédérales. Une mesure qui vise à financer le programme de diversification économique évalué à 22,8 milliards de dollars, alors que le pays ne capte que l’équivalent de 6% de sa production économique en taxes.
Amine Ater
L'amnistie fiscale devrait assurer au gouvernement davantage de fonds pour contrer un déficit estimé à 2,2% du PIB.

Le Nigéria poursuit ces efforts en matière de gouvernance pour remettre son économie sur les rails. Le gouvernement nigérian s'apprête en effet à lancer un programme d'amnistie fiscale afin d'encourager les particuliers et les entreprises à liquider les taxes et impôts impayés d'ici à la fin de l'exercice en cours.

Objectif : 1 milliard de dollars

Le gouvernement fédéral espère ainsi récolter plus d'un milliard de dollars grâce à cette décision. Les opérateurs (multinationales incluses) et particuliers auront du 1er juillet jusqu'au 31 décembre 2017 pour «régulariser leur statut fiscal en échange de l'immunité contre toute infraction et évasions fiscales» a annoncé le ministère des Finances nigérian. Une amnistie qui sera lancée officiellement le 29 juin et qui devrait éviter aux «repentis» des pénalités et intérêts.

A travers ce programme, le gouvernement compte réduire «les besoins d'emprunt, investir dans l'infrastructure vitale et stimuler le développement économique», grâce aux fonds qui seront recueillis. L'ogre de l'Afrique de l'Ouest ne capte que l'équivalent de 6% de sa production économique en taxes. Un manque à gagner qui permettrait à l'Etat fédéral de mener à bien sa politique de diversification économique qui vise à réduire sa dépendance aux exportations de brut.

Financer la diversification

Le Nigéria prévoit en effet une augmentation de 21% de ses dépenses publiques pour cette année, soit quelque 7,4 trillions de nairas (22,8 milliards de dollars). Un plan financier audacieux qui vise à stimuler une économie laminée par la plus dure récession qui l'ait touché depuis 25 ans, ce qui devrait nécessiter des fonds pour contrer le déficit estimé à 2,2% du PIB.

Cette amnistie est d'abord une mesure incitative publique, vu que les évasions fiscales sont normalement assujetties à des peines allant jusqu'à 5 ans de prison ferme. Le paiement de pénalités se situe de son côté jusqu'à 100% de l'impôt dû à un taux d'intérêt composé de 21% par an. Ces mesures sont généralement accompagnées de confiscation d'actifs.

Amine Ater

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