Ghana / dette occulte : début de mandat mouvementé pour Akufo-Addo

Après le Mozambique c’est au tour de Ghana de découvrir des « dettes cachées ou non comptabilisées ». La nouvelle équipe au pouvoir a annoncé que 1,6 milliard de dollars n’ont pas été comptabilisés dans le déficit 2016. Une découverte qui risque de déboucher sur des représailles du FMI qui a débloqué une ligne de financement en faveur d’Accra.
Amine Ater

La nouvelle équipe à la tête du Ghana vient d'annoncer la découverte de 1,6 milliard de dollars de dépenses non comptabilisées par le gouvernement précédent, après que l'équipe de Nana Akufo-Addo aient passé en revue le budget de l'Etat. Une découverte qui vient confirmer les rumeurs qui évoquaient l'existence de dettes datant de 3 à 4 ans et qui atteindraient 7 milliards de cédis, soit 1,6 milliard de dollars.

Une annonce qui devrait lourdement aggraver le déficit dont s'alarme la Banque centrale. En prenant en compte ces révélations, le déficit mis à jour par les services du ministère des Finances ghanéens équivaut à 8,4 milliards de cédis (1,9 milliard de dollars) pour l'exercice 2016.

Selon l'ancien gouvernement, cette somme aurait été allouée à l'acquisition d'un système de gestion financière et ne constitueraient pas des dettes. Une version qui n'a toujours pas été infirmée ou confirmée par la nouvelle équipe. D'ailleurs, si ces 1,6 milliard de dollars s'avéraient être des dettes occultées, en plus d'entacher l'image du Ghana cela pourrait affecter l'économie du pays.

Le FMI à l'affût

Parallèlement, Accra est actuellement sous le coup d'un programme de soutien du FMI qui avait accepté en 2015 d'accorder une ligne de financement d'un milliard de dollars sur 3 ans. Un soutien qui risque d'être compromis, s'il s'avère que cette somme a été occultée sciemment par l'administration de l'ancien président John Dramani Mahama. En effet, le FMI avait suspendu son aide au Mozambique après qu'une dette similaire ait été découverte en avril dernier. En plus du gel du programme de soutien, l'institution financière a imposé à Maputo un audit de l'ensemble de ses comptes publics comme condition à la reprise du soutien du FMI.

L'apparition de ce nouveau facteur devrait également freiner la mise en place du programme économique qui a porté au pouvoir Nana Akufo-Addo. Ce dernier s'est ainsi engagé à moderniser l'économie du pays, en favorisant une diversification économique et industrielle. Le nouveau président avait également promis une réduction des impôts, la construction d'unités industrielles dans les différents districts ou encore équiper les chefs lieu de barrages. Des engagements qui risquent de ne pas dépasser le stade de promesses électorales, si le FMI gèle son programme de financement.

Amine Ater

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