Pretoria augmente le seuil pour l'actionnariat noir dans les mines à 30%

Le secteur minier sud-africain devient de plus en plus contraignant pour les investisseurs. Le département de tutelle vient d'imposer un seuil minimum pour l'actionnariat noir dans les entreprises minières à 30%, sans trancher si les entreprises doivent conserver le même tour de table en permanence, suscitant ainsi l'ire et l’inquiétude des opérateurs.

Séisme dans le secteur minier en Afrique du Sud. Le gouvernement a augmenté le seuil minimum pour l'actionnariat noir dans les entreprises minières de 26 à 30 %, mais sans trancher si les entreprises doivent conserver le même tour de table en permanence. Autrement dit, de nombreuses entreprises d'exploitation minière seront obligées à respecter cette mesure en vertu de la loi. Bien entendu, la réaction des opérateurs et du marché ne s'est pas faite attendre. Les entreprises minières, fédérées dans « la Chambre des mines », s'indignent contre la mesure et se plaignent surtout du manque de consultation lors de la révision de la charte de l'industrie, le texte qui définit les règles pour l'actionnariat des noirs. Pour ces entreprises, les nouvelles règles nuiront à l'investissement. Du côté des marchés, le rand a perdu de 2% de sa valeur juste après l'annonce. L'Indice minier de la bourse de Johannesburg, quant à lui, a chuté de 3%.

Cette réaction reste assez compréhensible, si l'on considère que de gros acteurs tel que Glencore, Impala Platinum Holdings, South32 ou encore Kumba Iron Ore, détenue majoritairement par la holding britannique Anglo American, devront vendre une bonne partie de leurs actions, si la nouvelle charte ne prend pas en considération les transactions antérieures. Le ministre des mines, Mosebenzi Zwane a déclaré à cet effet que son département n'a pas encore tranché sur cette condition.

Au delà de la participation...

Dans tous les cas, la nouvelle charte donne aux entreprises 12 mois pour atteindre la nouvelle cible de 30%. Elle exige également que les entreprises paient 1% de leurs revenus annuels aux communautés. L'obtention de nouveaux droits de prospection nécessiteront le contrôle noir sur l'entreprise. Les minières doivent également veiller à ce qu'au moins 80% de leurs dépenses totales soient versées à des entreprises sud-africaines, dont un minimum de 65% des dépenses de services pour les entreprises détenues par des noirs. La Charte impose aussi qu'au moins 50% des administrateurs exécutifs et 60% du top management soit noir, les femmes noires représentant la moitié de chaque cible.

La Charte de l'exploitation minière a été introduite en 2002 pour accroître la propriété noire dans l'industrie minière, qui représente environ 7% de la production économique de l'Afrique du Sud.

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