Commerce : renforcer les institutions d’assurance, une urgence pour les Etats

Le développement du commerce intra-africain était au cœur des échanges à la réunion générale annuelle de l’Agence pour l’assurance du commerce en Afrique, tenue ce 11 mai à Nairobi. Présent, le président kenyan Uhuru Kenyatta a signifié l’urgence pour les Etats africains de renforcer les institutions d’assurance s’ils veulent atteindre leurs objectifs commerciaux intra-régionaux.
Ristel Tchounand
L'ACA offre des garanties contre les risques liés aux opérations de commerce intra-régional en Afrique.

Si les pays d'Afrique veulent au mieux fructifier l'accord de libre-échange signé à Charm el-Cheikh (Egypte) en juin 2015, ils devront mettre un accent sur la constitution d'institutions d'assurance fortes. C'est en substance le message transmis par le président kenyan, Uhuru Kenyatta, lors de la 37e réunion générale annuelle de l'Agence pour l'assurance du commerce en Afrique (ACA) qui s'est tenue jeudi 11 mai à Nairobi.

«La croissance du commerce intra-africain et son incidence positive sur les économies africaines ne pourront être réalisées que lorsque les institutions clefs comme l'ACA fonctionnent pleinement. Cette dernière est bien placée pour faciliter le commerce intra-régional et extérieur entre le continent et le monde extérieur au travers de ses mécanismes de réduction des risques qui redonnent confiance aux investisseurs domestiques et étrangers», a-t-il expliqué dans sa déclaration lue séance tenante par le secrétaire au Trésor National Henry Rotich et rapportée de la presse locale.

«Un rôle clé à jouer dans l'accélération des échanges»

Pour rappel, l'ACA est une organisation mise en place par des Etats africains en 2001. Son objectif est de faire de l'Afrique une destination privilégiée pour le commerce et l'investissement, en transformant le risque africain en opportunité par l'offre d'assurances et des produits financiers en partenariat avec les secteurs public et privé. Actuellement, l'ACA regroupe 12 Etats membres à savoir le Bénin, le Burundi, la RDC, le Kenya, Madagascar, le Malawi, le Rwanda, la Tanzanie, l'Ouganda, la Zambie, ainsi que l'Ethiopie, le Zimbabwe et la Côte d'Ivoire qui l'ont rejoint l'année dernière. Plusieurs institutions comptent également dans le tour de table de l'Agence dont la Banque africaine de développement (BAD).

D'ailleurs la sortie du président kenyan a également été l'occasion d'appeler à l'adhésion des autres pays du continent. Pour lui, l'ACA «saura jouer un rôle clef dans le rétrécissement du fossé dans les investissements et le commerce intra-régional et la simplification des activités commerciales entre les différentes régions». Actuellement, la BAD serait en train de préparer l'adhésion du Sud-Soudan.

Cela fait de nombreuses années que la stimulation du commerce intra-africain fait l'objet de plusieurs appels du pied, que ce soit des organisations locales ou internationales telles que l'ONU. La création de l'ACA, la signature de l'accord de libre-échange en juin 2015 par 26 pays, ainsi que les différents partenariats entre pays de la même sous-région, notamment en Afrique de l'Ouest et en Afrique de l'Est, ont donné un ton à l'ambition africaine. Seulement les actions concrètes pour accélérer la machine restent de rigueur.

Ristel Tchounand

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