Nigéria : 5,8 milliards de dollars pour développer la production d'électicité

A travers ses différentes filiales, la Banque mondiale devrait soutenir le secteur énergétique du Nigéria avec des investissements et prêts d'une valeur de 5,8 milliards de dollars. Le déficit énergétique du pays le plus peuplé d'Afrique est l'un des plus grands freins à sa croissance économique.
D'ici 2019, le Nigéria ambitionne d'étendre le volume de l’électricité distribuée, à travers le pays, à 10 000 mégawatts.

5,2 milliards de dollars. C'est le montant en prêts et investissements que la Banque mondiale accordera au Nigéria pour le développement de sa production d'électricité et soutenir son économie, déjà grippée depuis la chute des prix du pétrole, premier contributeur au trésor de l'Etat.

Une partie du montant, soit 1,3 milliard de dollars, sera allouée à travers le bras privé de la banque, la Société financière internationale. Selon les déclarations des membres de l'Exécutif nigérian, ce montant sera directement investi dans des projets de distribution d'électricité. Une autre filiale de la banque, l'Agence multilatérale de garantie des investissements, pourrait fournir des capitaux propres et une dette d'une valeur totale de 1,4 milliard de dollars pour le lancement de programmes d'énergie solaire et gazière.

A cela s'ajoute un prêt de 2,5 milliards de dollars que l'Etat fédéral du Nigéria demande à la banque dans l'objectif d'améliorer la distribution d'électricité, d'élargir la capacité de transmission et d'augmenter l'accès à l'électricité dans les zones rurales.

D'après une déclaration du ministre nigérian de l'Energie, des travaux publics et du logement, Babatunde Fashola, les décaissements devraient arriver à partir du mois de juin de cette année.

L'électricité pour alimenter la croissance

Touchée de plein fouet par des chutes des prix de pétrole qui ont visé les réserves de changes, l'économie du pays le plus peuplé d'Afrique fait face à un véritable déficit énergétique. Le Nigéria ne produit qu'environ 4 000 mégawatts, ce qui est loin de satisfaire les besoins en énergie des ménages ou des opérateurs économiques. De plus, le réseau national de distribution ne peut transmettre qu'environ 6 200 mégawatts. Le plan de relance économique, annoncé le mois dernier par le président Buhari, prévoit d'étendre cette capacité à 10 000 mégawatts d'ici 2019. Mais d'ici là, de nombreuses entreprises se voient aujourd'hui obligées d'augmenter leurs coûts de production afin de produire leur propre électricité, en utilisant des générateurs diesel. Un scénario qui devrait coûter quelques points en moins à une croissance qui a déjà reculé de 1,5 % en 2016.

Pire encore, c'est tout le secteur de l'énergie qui est condamné. Les entreprises locales de production et de distribution d'électricité sont confrontées à des difficultés accrues de trésorerie. Selon le ministre, cela est dû en partie aux pertes de change, mais aussi aux coupures causées par des failles techniques et le vol d'électricité par certains utilisateurs. Selon lui, les distributeurs d'électricité du pays n'ont payé que 27 % des 331 milliards de nairas (environ un milliard de dollars) que les sociétés génératrices ont facturés.

Ce diagnostic est partagé avec la Banque mondiale qui a déclaré dans un communiqué le mois dernier que le secteur de l'énergie au Nigéria se caractérise par l'insuffisance et le manque de liquidité. Une situation qui entraîne des déséquilibres macroéconomiques et amoindrit les chances d'une reprise économique.

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