Côte d’Ivoire : la BAD va décaisser 67 milliards Fcfa pour le pôle agro-industriel du Bélier

La Banque africaine de développement (BAD) vient d’approuver deux prêts et un don d’une valeur total de 67 milliards de Fcfa pour le développement du pôle agro-industriel de la région du Bélier. Le financement vise à transformer l’agriculture ivoirienne à travers ce projet d’un montant de estimé à 81 milliards de Fcfa avec à la clé, la création de 19.000 emplois permanents.

Le financement est bouclé pour le projet  de création du pôle agro-industriel de la région du Bélier, une composante stratégique du Plan national de développement (PND), le programme d'émergence validé par les autorités ivoiriennes pour la période  2016-2020. Le Conseil d'administration de la Banque africaine de développement (BAD) vient en effet d'approuver, le mercredi 25 janvier, deux prêts et un don d'un montant total de 67 milliards Fcfa destinés au financement du projet.

D'un coût total de 81 milliards Fcfa, l'appui financier de la BAD pour le développement du  projet se structure en un prêt à hauteur de 42,2 milliards Fcfa, un prêt  à travers Fonds africain de développement (FAD) de 21,8 milliards Fcfa auquel s'ajoute un autre don de ce fonds relevant également de la banque panafricaine de  2,8 milliards Fcfa. Le total des engagements de la BAD pour ce projet se chiffre donc à  67 milliards de FCFA et le gap qui s'élève à 14 milliards FCFA sera apporté par le gouvernement et les bénéficiaires du projet.

Selon la BAD, le projet vise à contribuer à l'émergence d'un pôle agro-industriel dans la région du Bélier à travers une dynamisation des filières agricoles porteuses (riz, maïs, manioc, légumes, porcine et poisson) et une implication accrue du secteur privé, des jeunes et des femmes, pour assurer de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au pays. « Le projet ambitionne d'asseoir les conditions préalables à l'émergence d'un pôle agro-industriel au centre du pays, comme premier agro-pole pour transformer et moderniser l'agriculture ivoirienne» a  ainsi affirmé Janvier Litse, le directeur général en charge des interventions de la BAD pour la région Ouest.

Emplois et croissance inclusive

Selon les détails du projet, il devrait bénéficier à quelques 461.600 personnes soit 64% des habitants de la zone dont 112.000 personnes d'une manière directe, 800 jeunes diplômés et 200 PME avec une part de 50 unités spécialisés dans la transformation des produits. La production additionnelle attendue est estimée à 465.000 tonnes par an. D'autres parts,  le projet permettra d'accroitre le taux de transformation actuel des produits agricoles de 51% à environ 85% en plus de la création de près de 19.000 emplois permanents.

Le projet sera édifié dans la région administrative du Bélier et le District autonome de Yamoussoukro, à quelques 200km au nord d'Abidjan. « Une zone jadis prospère, qui connait un déclin économique depuis trois décennies, malgré le potentiel important dont elle dispose »,   d'après les données relatives au projet, et dans laquelle deux personnes sur trois vivent avec moins d'un dollar par jour. Le taux de pauvreté y est de 61,8% contre 46,3% au niveau national a souligné la BAD qui justifie son appui à ce projet  par le niveau de pauvreté élevé mais aussi  par  « la nécessité de redynamiser la région autour de la capitale administrative qui était jadis prospère, et qui subit actuellement un déclin économique, notamment en raison de l'insuffisance d'investissements, lié à la crise sociopolitique des années 2000 ».

Priorités stratégiques

Pour la BAD, il s'agit donc  « d'une intervention urgente pour contribuer à l'émergence d'un pôle de développement pour exploiter le fort potentiel de la zone et répondre aux attentes et aux besoins pressants exprimés par les jeunes et des femmes ». Le projet est d'ailleurs structuré autour de  trois principales composantes à savoir la restauration du capital productif, le développement des chaines de valeur, ainsi que la gestion du projet. A travers ces différents volets, les objectifs visés sont, entre autres, « de  doter la région en infrastructures afin de promouvoir le développement des activités agricoles et agro-industrielles, d'appuyer l'ensemble des acteurs afin qu'ils puissent évoluer de manière dynamique autour des chaines de valeur, dans un environnement plus intégrateur et inclusif » et enfin d'assurer la gestion du projet, selon le calendrier fixé, et à travers des dispositifs d'exécution et de suivi performants ».

En plus de cadrer avec les objectifs du PND 2016-2020 du pays, ce projet s'inscrit dans la droite ligne du Document de stratégie pays pour la période 2013-2017 de  la BAD pour la Côte d'Ivoire  ainsi que quatre  des cinq priorités stratégiques de la BAD  (High5 ) : "éclairer,  nourrir, et industrialiser  l'Afrique en plus d'améliorer les conditions de vie des africains".

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Commentaire 1
à écrit le 27/01/2017 à 15:43
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Bonne initiative ! Reste aux diplômés sans emplois d'en bénéficier en premier !

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