Sur fond de crise, le Zimbabwe lance sa nouvelle monnaie ce lundi

Harare va introduire dès ce lundi 28 novembre 2016 une nouvelle monnaie sous forme de billets d'obligations, apprend-on de la Banque centrale du Zimbabwe. Cette nouvelle initiative est une énième tentative du pays pour résorber sa crise monétaire et économique.

La grave et complexe crise économique et monétaire que traverse le Zimbabwe pourrait bientôt connaître une issue. Après avoir fait usage du dollar américain et ensuite du rand sud-africain, le Zimbabwe trouve en l'établissement d'une nouvelle monnaie une solution pour contrecarrer la pénurie de liquidité. Il s'agit d'une monnaie indexée sur le billet vert américain. « L'introduction des billets d'obligations prendra effet à partir du lundi 28 novembre 2016 », annonce-t-on du côté de la Banque centrale du Zimbabwe. Selon le gouverneur de la banque John Mangudya, une planification avec les experts a été faite. Premièrement, des coupons d'obligations d'une valeur de 2 dollars seront mis dans le circuit des dépenses pour un total de 10 millions de dollars. Ensuite, suivront des coupons d'un dollar pour un total de 2 millions de dollars. L'idée pour la banque est d'atteindre une émission de 75 millions de dollars d'ici 2017.

Hyperinflation

L'économie zimbabwéenne est mal au point depuis près de 10 ans déjà. Entre temps les prix des produits avaient lourdement grimpé. Cette hyperinflation a fait chuter considérablement le dollar zimbabwéen, le pays a dû décider en 2008 d'utiliser le dollar américain. « Pour aller acheter un pain à Harare, il n'y a pas de brouette assez grande pour transporter l'argent », s'en était amusé un analyste dans les années 2000. Face à la crise économico-financière qui secoue le pays, les dollars deviennent très rares et le pays stagne. Les multiples décisions prises par les autorités pour garder le peu de liquidités qui restait n'ont pas porté leur fruit. Le pays est pris à la gorge, la nouvelle monnaie pourrait apporter un répit. En tout cas, le gouvernement l'espère !

Déjà des contestations...

Les mesures prises par le gouvernement zimbabwéen pour résorber la crise monétaire et financière ne sont guère bien apprécié par les esprits avertis et la classe politique. A l'annonce de la nouvelle de la monnaie de substitution (le billet obligataire), les économistes, les partis d'opposition et les organisations de la société civile, ont estimé sans proposer grand-chose que cette initiative va davantage nuire à l'économie du pays. Un peu plus tôt dans l'année, les économistes avaient dénoncé un système de devises multiples qui peine à fonctionner. Annoncé par John Mangudya, il s'agit d'un système qui devrait permettre au pays de tenir face au manque grave de liquidité. Ainsi la banque centrale avait tenté d'imposer des pièces spéciales de même valeur que celles en circulation en attendant la reprise de la production économique.

Rassurer d'abord !

Mais peu importe la volonté des décideurs zimbabwéens, la croissance économique de Harare descend en flèche et n'est pas prête à revenir au mieux. Prévue pour 6% en 2016, elle a dû être revue à 3,1%. Les économistes du pays et la classe politique accusent le gouvernement d'avoir empiré la situation au lieu de l'améliorer en annonçant sa politique d'indigénisation des sociétés étrangères. Ces dernières par crainte de cette politique suicidaire, ont redirigé leurs liquidités vers d'autres pays, se préparant au pire. Les rassurer serait un début de solution à la crise généralisée.

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